Réunie aujourd’hui avec d’autres organisations syndicales et communautaires dans le cadre de la manifestation nationale pour la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, la CSN soulignera avec solennité et recueillement la Journée internationale de commémoration des travailleuses et travailleurs morts ou blessés au travail. À la fin de la marche, les manifestantes et manifestants tiendront une minute de silence afin d’honorer leur mémoire. Les syndicats des quatre coins du Québec sont invités à faire de même.
La situation dévoilée par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) est accablante. Pour l’année 2017, on compte 13 décès de plus que l’année précédente pour un total de 230 travailleuses et travailleurs. Sur ce total, on dénombre 63 morts des suites d’un accident et 167 des suites d’une maladie professionnelle.
« Un mort, c’est un mort de trop, déplore Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Il n’est pas normal qu’en 2018 au Québec autant d’hommes et de femmes perdent la vie au travail. Les employeurs et le gouvernement doivent agir et mettre en place tous les outils nécessaires pour régler la situation rapidement. Il est vrai qu’on remarque une baisse dans les décès par accident, et c’est encourageant. Mais les décès causés par une maladie professionnelle sont en forte hausse, il y a encore beaucoup de travail à faire de ce côté. »
La prévention au travail n’est pas un luxe. Trop de travailleuses et de travailleurs au Québec ne sont pas touchés par les mécanismes de prévention prévus à la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Une solution relativement simple pour améliorer la situation serait d’élargir l’application de cette loi afin qu’elle couvre toutes les Québécoises et tous les Québécois au travail.
« Les syndicats sont engagés sur une base quotidienne dans la prévention des accidents du travail. Mais ce n’est pas qu’à eux de porter ce fardeau, cette lourde responsabilité doit également reposer sur les employeurs et le gouvernement qui ont un énorme rôle à jouer sur cette question. Il est inadmissible que tant d’hommes et de femmes se blessent au travail, ou soient victimes d’une maladie professionnelle, ou pire encore, qu’ils meurent en travaillant », conclut Jean Lacharité.