Malgré un projet de coopérative locale qui assurerait son avenir, la scierie de Saint-Michel est menacée de fermeture définitive si la garantie d’approvisionnement en bois de la forêt publique de l’usine est accordée à celui qui a remporté ce matin la mise aux enchères de l’usine actuellement en faillite. L’acquéreur prévoit en effet transférer le bois en dehors de la région de la Haute-Matawinie pour ensuite démolir l’usine.
« Je demande au ministre Lessard de stopper le transfert des garanties d’approvisionnement en bois et de sauver la scierie », affirme Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN).
« La fermeture serait un drame pour toute la Haute-Matawinie », insiste Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière-CSN. Toute la région de Saint-Michel-des-Saints est mobilisée pour conserver sa scierie qui est le plus gros employeur à l’année dans la municipalité. L’entreprise comptait en effet 62 travailleurs, sans compter les cadres et les emplois indirects. Le maire Réjean Gouin, le député André Villeneuve et le préfet de la MRC Gaétan Morin sont également derrière le projet de prise en main de la scierie par le milieu. Ces trois élus demandent une rencontre avec le ministre des Forêts.
La fin de la transformation locale du bois serait d’autant plus dramatique qu’un très beau projet viable de coopérative réunissait 14 investisseurs du coin, dont un groupe de 50 travailleurs de l’usine. Ces derniers seraient devenus en partie propriétaire de leur usine. « Notre projet prévoit la réouverture de l’usine en mars de même que des investissements. C’est le seul qui permet de sauvegarder l’économie de Saint-Michel », ajoute Marcel Hogue, président du Syndicat des employé-es de la Scierie de Saint-Michel-des-Saints (CSN), en précisant que l’offre de la coopérative pour récupérer la scierie en faillite est arrivée deuxième, strictement en ce qui concerne le montant offert.
«L’industrie cherche désespérément à contourner le nouveau régime forestier en achetant des garanties d’approvisionnements de concurrents en difficulté plutôt que de se présenter aux enchères de bois de la forêt publique. Il est temps que le ministre revoie les effets pervers de ce nouveau régime », conclut Alain Lampron. Le 1er mai dernier, près de 200 personnes ont manifesté à Saint-Michel pour exiger que le bois reste dans la municipalité. La population est toujours prête à se mobiliser et la prochaine fois sera la bonne.
À propos
La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. La FIM est présente dans l’ensemble du secteur forestier. Quant à la CSN, elle représente 325 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.