Réagissant aux propos du ministre Leitão, pour qui le salaire minimum actuel est « suffisant », le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau a déclaré « que le ministre devrait descendre de sa tour d’ivoire pour voir comment vivent les milliers de familles qui sont incapables de sortir de la pauvreté même si les parents travaillent à temps plein. Ses propos manquent, pour le moins, de considération à leurs égards. »
Au Québec, un salarié sur quatre (26 %) gagne moins de 15 $ l’heure. C’est nettement insuffisant pour vivre décemment. En outre, en 2015, la rémunération hebdomadaire moyenne au Québec se situait à 868 $, soit moins que les 952 $ à l’échelle canadienne. Sur un an, l’écart est de plus de 4300 $ !
« Le relèvement du salaire minimum est l’une des mesures les plus identifiées pour contribuer directement à contrer la pauvreté et à mieux partager la richesse, a indiqué Jacques Létourneau. Un taux horaire de 10,75 $ est nettement insuffisant. Il n’est pas normal que des femmes et des hommes qui travaillent à temps plein doivent compter sur des banques alimentaires pour tenter de s’en sortir. Ce n’est certainement pas le cas du ministre et de ses collègues… »
Pour la CSN, une hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure aurait un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages. Les économies régionales en bénéficieraient donc également. « Par ses propos, le ministre Leitão semble défendre des emplois mal rémunérés et encourager la dévalorisation des salarié-es, a poursuivi le président de la CSN. En relevant le salaire minimum, on améliorerait aussi la qualité de vie au travail et le roulement de personnel, qui est important dans les entreprises qui versent de bas salaires, diminuerait. »
Près de 40 % des travailleuses et des travailleurs qui reçoivent le salaire minimum actuel ont plus de 25 ans, dont 11 % sont âgés de 55 ans et plus. Au cours des prochains mois, le relèvement du salaire minimum à 15 $ l’heure sera au centre de la mobilisation des organisations syndicales et populaires, notamment celles qui défendent les non syndiqués. Jacques Létourneau : « Le mouvement CSN sera de ce combat, aux côtés de nos alliés, pour porter cette revendication essentielle pour l’amélioration de la qualité de vie de milliers de familles québécoises. »