Industrie de la crevette en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent

Le ministre fédéral Jean-Yves Duclos doit trouver des solutions aux problèmes

Bien que les activités aient repris dans l’industrie de la transformation des crevettes en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent depuis le 21 mai dernier, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) espère des actions concrètes du gouvernement fédéral pour éviter la répétition du drame économique qui a affecté les revenus de centaines de travailleuses et travailleurs. C’est le sens de son intervention faite lors d’une rencontre expresse avec Jean-Yves Duclos, député fédéral et ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, aussi responsable de l’assurance-emploi.

Étaient présents à cette rencontre du 26 mai dernier à Québec Jean Lacharité, vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce, et Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent. La rencontre leur a permis de sensibiliser le ministre aux difficultés vécues depuis des années dans l’industrie de la transformation des crevettes, dont le fait que plusieurs syndiqués et même des non-syndiqués n’ont pas accumulé assez de semaines de travail pour se qualifier à l’assurance-emploi tant cette année que l’an prochain.

Mais pour Jean Lacharité, vice-président de la CSN, « le problème réside principalement dans le fait que l’ancien gouvernement fédéral de Stephen Harper a mis fin abruptement à un programme spécifique adapté aux travailleuses et travailleurs saisonniers du Québec, dont ceux de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent. Ce programme permettait de prolonger de cinq semaines leur période de prestations à l’assurance-emploi, tout en leur évitant de se retrouver dans le fameux « trou noir », soit la période entre la fin des prestations et le retour au travail. Voilà pourquoi nous avons expressément demandé au ministre Jean-Yves Duclos de rétablir ce programme pour assurer aux salarié-es saisonniers un revenu en tout temps, contrairement à la situation actuelle où ils sont placés dans une pauvreté absolue en raison d’un manque de revenus. »

« Le gouvernement fédéral ne peut pas se permettre de ne rien faire », a fait valoir pour sa part David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce de la CSN (FC–CSN), en parlant de la situation de ces travailleurs aux prises avec des bas salaires eu égard au coût de la vie dans ces régions, sans protection en cas de maladie et sans régime de retraite. « Et là, ils doivent vivre avec la menace quasi constante de ne pas travailler assez longtemps pour se qualifier et toucher leurs prestations d’assurance-emploi. Le gouvernement fédéral doit intervenir pour corriger la situation. »

Pour Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) : « C’est toute la fragilité des travailleuses et travailleurs saisonniers qui est en jeu ici en raison de la nature même du travail saisonnier. C’est déjà assez difficile de réussir à gagner sa vie décemment quand on travaille dans l’industrie de la pêche. En plus, ils doivent vivre la moitié de l’année avec des revenus amputés de 50 % que représentent les prestations de l’assurance-emploi. La même chose risque d’arriver avec les travailleurs de la sylviculture en raison des inondations récentes. C’est ce qu’on a expliqué au ministre. On espère être entendus. »

Sans prendre d’engagements, le ministre s’est dit sensible à la situation de ces employé-es et prêt à regarder différentes avenues qui pourraient être applicables à l’ensemble des emplois saisonniers tant en Gaspésie, au Bas-Saint-Laurent qu’ailleurs au Canada. Le ministre a aussi manifesté un intérêt à l’idée que soit créé un comité de concertation avec les acteurs socioéconomiques, dont les municipalités régionales de comté, les propriétaires d’usines et les syndicats, afin de dégager des solutions à moyen et long terme, notamment en cherchant à maintenir en emploi le plus longtemps possible ces salarié-es saisonniers.

À propos de la CSN

Le Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN) regroupe 100 travailleurs et travailleuses, et le Syndicat des pêcheries Marinard compte environ 130 membres. Ils sont affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) et au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN). La CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Le Point syndical  printemps-été 2024