Mis en lock-out le 29 juillet, des travailleuses et des travailleurs du Zoo de Granby ont témoigné ce matin de l’importance de leurs revendications pour assurer une meilleure stabilité du personnel et assurer la qualité des soins aux animaux en plus de l’expérience client.
Déterminés, les travailleuses et les travailleurs du Zoo de Granby n’entendent reprendre le travail que lorsqu’ils auront en main une entente satisfaisante pour le renouvellement de la convention collective. Hier, le syndicat a soumis une douzaine de dates à la partie patronale pour mener la négociation au cours des deux prochaines semaines.
Le Syndicat national des salarié-es de la Société Zoologique de Granby–CSN représente notamment ces 130 salarié-es en lock-out, dont des techniciens vétérinaires et en soins animaliers, des naturalistes-interprètes, des mécaniciens, des menuisiers ainsi que des membres du personnel administratif du Zoo de Granby.
Le 30 juillet, quelques travailleuses et travailleurs du zoo ont pris la parole pour expliquer quelques-unes de leurs revendications.
Accès aux postes
Kevin Leclerc est technicien en soins animaliers, formé spécialement pour s’occuper des éléphants. Malgré le conflit de travail, il continue de donner des soins aux éléphants régulièrement – il l’a fait d’ailleurs ce matin même – en vertu d’une entente particulière conclue entre le syndicat et l’employeur. C’est que très peu de personnes ont la formation nécessaire pour intervenir auprès de ces animaux si particuliers.
« Pour moi, l’une des priorités c’est d’accélérer l’accès à des postes pour les salarié-es. On perd beaucoup de personnes qui se trouvent un autre emploi avant d’avoir pu compléter leur période d’essai et ainsi accéder à un poste permanent, parce que les délais sont trop longs. Quand tu es embauché comme employé-e temporaire, tu n’as pas droit à tous les avantages de la convention collective, notamment en ce qui a trait à l’ancienneté et à la procédure de grief. Cela entraîne un roulement de personnel constant. Ça nous prend aussi plus de temps et d’énergie pour transmettre les connaissances nécessaires aux nouveaux, ce qui nous laisse moins de temps pour faire le travail que nous aimons : être avec les animaux et en prendre soin. »
Conciliation famille–travail–études
Brigitte Bélanger est naturaliste-interprète. « Il faut améliorer les horaires de travail ! Quand j’ai commencé ma carrière au zoo, je travaillais une fin de semaine sur quatre. Depuis, nous constatons une augmentation continue des activités, sans que l’équipe soit agrandie. Par conséquent, notre charge de travail n’a cessé d’augmenter. L’employeur veut nous limiter à une seule fin de semaine complète de congé par mois durant tout l’hiver. Présentement, nous travaillons une fin de semaine sur trois. Cette demande de l’employeur aurait un impact important sur notre conciliation travail-famille. »
Reconnaissance
De son côté, Sarah-Claude Flibotte, naturaliste-interprète et technicienne en santé animale, déplore le manque de reconnaissance. « On ne reconnaît pas nos spécialités. La majorité d’entre nous avons un diplôme universitaire ou une formation spécialisée. L’employeur valorise ce profil à l’embauche, mais il ne nous accorde pas la reconnaissance qui devrait venir avec. Je voudrais aussi qu’on ramène plus de civilité dans les relations de travail. On ne se sent pas respectés par l’employeur, surtout quand il multiplie les menaces et les avis disciplinaires. La véritable richesse du Zoo de Granby, c’est nous, les salarié-es ! »
OBNL
Le président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie, Denis Beaudin, rappelle que le zoo est un organisme à but non lucratif. « L’attitude de l’employeur est très décevante. Il se comporte comme certains des employeurs les plus méprisants du secteur privé. Non seulement il plonge de nombreuses familles dans la précarité avec ce lock-out, mais hier, il a ordonné que les passes offertes gratuitement aux enfants des salarié-es ne soient plus acceptées. On dirait que, pour la direction du zoo, tous les coups sont permis afin de casser la solidarité des travailleuses et des travailleurs. C’est déplorable. »
À propos
Le Syndicat national des salarié-es de la société zoologique de Granby–CSN, section maintenance et gardiens représente environ 130 membres dont des techniciens vétérinaires et soins animaliers, des naturalistes-interprètes, des mécaniciens, des menuisiers ainsi que des membres du personnel administratif du Zoo de Granby.
La FC–CSN compte plus de 325 syndicats affiliés représentant 30 000 membres œuvrant dans le domaine privé. Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN regroupe quelque 12 500 membres issus de tous les secteurs d’activité, privés et publics, réunis au sein de 120 syndicats sur une base régionale.