Négociation du secteur public

Le gouvernement ne respecte pas ses engagements

Quatre mois après la signature de la convention collective du secteur public du réseau de la santé et des services sociaux, et plus de dix mois après la signature de l’entente sur l’équité salariale pour le personnel de bureau et de l’administration, le gouvernement se dit incapable de respecter les délais qu’il a lui-même demandés quant aux ajustements salariaux ainsi qu’aux versements des sommes dues. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) de même que la Fédération des professionnèles (FP–CSN) demandent au gouvernement de respecter ses engagements et de payer les sommes dues.

Les retards dont il est question concernent les ajustements de salaire, dont certains auraient dû avoir lieu à la fin mai 2024, notamment pour les adjointes et adjoints à la direction, adjointes et adjoints à l’enseignement universitaire ainsi que pour les acheteurs et acheteuses. L’application des différentes primes d’inconvénients et de milieux, telles que négociées dans notre convention collective, n’est toujours pas effective. On comprend également qu’il y a des incapacités à attribuer le heures supplémentaires en fonction des clauses nouvellement négociées, de même que l’autogestion des horaires et sa prime associée, sans oublier le versement de l’équité salariale, qu’entre autres les agents et agentes administratives classe 3 et 4 attendent depuis 14 ans! Les orthoptistes, quant à eux, attendent le versement de leur équité salariale depuis le mois de décembre 2023.

Pour Carole Duperré, vice-présidente de la FSSS–CSN pour le secteur public, ça serait un minimum que le gouvernement donne l’heure juste sur la situation. « Le gouvernement s’est engagé à verser ces sommes à des dates convenues, mais on constate qu’il est incapable de le faire. Il devrait au moins assumer l’odieux de la situation en rendant l’information officielle. Quand les travailleuses et travailleurs seront-ils payés? Nous voulons des réponses. »

En plus d’être incapable de tenir parole et de ne pas l’assumer publiquement, la faute est rejetée sur les firmes privées de gestion de paie. « On dirait que le gouvernement n’a pas fait ses vérifications ou envoyé de mot d’ordre aux firmes privées de paie afin que ces ententes soient mises en application. C’est vraiment préoccupant de constater que lorsque ça va mal, le gouvernement se déresponsabilise et rejette la faute sur les compagnies privées. Et en même temps, il prétend que la solution aux problèmes du réseau de la santé c’est d’avoir recours au privé! Ça augure mal pour la suite » de lancer Carole Duperré.

« On est à même de constater ici les effets pervers de la privatisation dans le réseau de la santé et des services sociaux », renchérit Jessica Goldschleger, présidente de la FP–CSN. « Le gouvernement est complètement dépendant de firmes privées pour la gestion de la paie et quand ces entreprises ne livrent pas la marchandise, il est démuni de tout levier d’action et il perd le contrôle sur la gestion de son propre réseau. Nos membres se sont battus bec et ongles pour ces conditions de travail que nous avons négociées de bonne foi en s’attendant à ce que le gouvernement respecte ses engagements. »

« Les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux sont en colère. Certaines attendent le versement de leur équité salariale depuis maintenant 14 ans, imaginez les sommes que cela représente! Tous ces retards ont un impact majeur sur ces travailleurs et travailleuses essentiels, surtout à la suite de cette période d’augmentation du coût de la vie. Encore une fois, ce sont principalement des femmes qui sont laissées à la traine » de poursuivre Katie Chamberland-Langlois, représentante du personnel de bureau, techniciens et professionnels de l’administration à la FSSS–CSN.

« De plus, le gouvernement devra verser 5 % supplémentaire en frais de retard aux travailleuses. Mais ce 5 %, ce sont les contribuables qui devront le payer. Cela représente des millions de dollars pour pallier l’incapacité du gouvernement à respecter ses engagements. Après quoi, la CAQ va dire que le réseau de la santé et des services sociaux coûte trop cher! C’est prendre les gens pour des valises » de conclure Carole Duperré.

« On va se le dire, les travailleuses et travailleurs ont mené une lutte importante afin d’obtenir ces gains. S’il le faut, nous la poursuivrons afin qu’ils puissent recevoir ce qui leur est dû. Le gouvernement doit respecter ses engagements! » de terminer les représentantes syndicales.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public, parapublic et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

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