La mise à jour économique du gouvernement Legault confirme l’entrée du Québec dans un nouveau cycle d’austérité. Alors que l’impact des compressions budgétaires se fait déjà sentir sur nos services publics et la population, la CSN déplore la vision à court terme du gouvernement.
Les impacts de l’austérité se font déjà sentir
Dans les derniers jours, les annonces s’accumulent pour montrer l’impact de l’austérité caquiste sur nos services publics : baisse des embauches, coupes dans les cours de francisation, gel d’embauche du personnel administratif dans l’éducation, les organismes gouvernementaux, la santé et les services sociaux, frein aux projets d’infrastructures et compressions dans les cégeps. Avec une croissance des investissements en santé et services sociaux en deçà des besoins, le gouvernement impose un manque à gagner qui ne fera qu’amplifier les problèmes du réseau. Les prévisions du gouvernement pour les prochaines années vont accentuer l’ampleur des compressions budgétaires dans nos services publics.
« Quand on voit le retour des compressions budgétaires, on voit bien que le cycle de l’austérité est reparti. Après avoir coupé dans ses revenus avec des baisses d’impôt, le gouvernement Legault crée de toutes pièces un déficit pour les prochaines années. S’il reste 10 milliards pour le troisième lien et des milliards pour une Northvolt en dérive, les coupes budgétaires sont tout ce que le gouvernement réserve pour nos services publics », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.
« Le gouvernement Legault reprend le manuel d’instruction qui a mené le gouvernement Couillard à sa perte. Il impose des compressions budgétaires faramineuses en santé et services sociaux en même temps qu’il implante une énième réforme centralisatrice. Avec un peu de courage, il aurait pu nous débarrasser plus tôt des agences privées pour nous permettre d’économiser des millions de dollars. Choisir d’investir dans nos services publics nous aurait permis d’éviter l’austérité », poursuit Caroline Senneville.
Un manque de vision dans le transport collectif
Le gouvernement accepte enfin de combler une part du financement des sociétés de transport en annonçant des investissements prévisibles de 880 millions sur quatre ans. La CSN déplore néanmoins son manque d’ambition qui nous empêche de prendre le virage nécessaire pour accentuer l’offre de transport collectif et ainsi enclencher la transition juste.
« Avec le manque à gagner qui reste entier, est-ce que le gouvernement va pousser les sociétés de transport à recourir à la sous-traitance ? Ce n’est clairement pas la solution. Quand on voit l’échec du recours aux agences en santé, il faut à tout prix éviter cette option dans le transport en commun. L’heure n’est pas aux coupes, elle doit être à l’augmentation de l’offre du transport collectif », enchaîne Caroline Senneville.
Pas grand-chose pour le secteur forestier
L’investissement de 100 millions en prêts pour l’industrie de la transformation du bois arrive tard pour un secteur qui subit des fermetures d’entreprise dans les derniers mois. La conjoncture est particulièrement difficile pour le secteur du bois de sciage, qui est aux prises avec des tarifs douaniers américains en hausse, un prix du bois relativement bas et une incertitude sur l’approvisionnement des usines à moyen et à long terme. Note positive, les investissements pour le reboisement sont bienvenus pour faire face aux catastrophes environnementales grandissantes.
À propos la CSN
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans 8 fédérations ainsi que dans 13 conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.