Le rapport de la protectrice du citoyen, Marie Rinfret, a souligné de nombreux problèmes de maltraitance envers les aîné-es dans les CHSLD et dans les centres d’hébergement privés. Le rapport souligne notamment les délais pour les bains, l’hygiène buccale, le rasage et la coiffure. Il s’agit de cas bien pire que l’utilisation de pommes de terre en poudre dans les cuisines!
Le premier ministre François Legault semble sensible à cette question des soins aux aîné-es et aux personnes lourdement handicapées. « Le gouvernement est aussi déterminé à insuffler une bonne dose d’humanisme dans les soins prodigués aux aîné-es et aux plus jeunes patients dans les CHSLD », a déclaré le premier ministre, dans son discours inaugural. Même son de cloche de la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, qui s’est dit « extrêmement troublée » par les constats de la protectrice du citoyen dévoilés le 29 novembre.
« La CSN le martèle depuis longtemps, il faut dès maintenant prendre soin de ceux qui donnent les soins si on veut vraiment améliorer le sort de nos aîné-es », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN.
La pénurie actuelle de personnel ne fait qu’ajouter à la charge de travail de ceux qui restent. Cette situation crée un cercle vicieux qui fait en sorte qu’il devient extrêmement difficile d’assurer des soins humains en tout temps. « Le premier ministre propose d’augmenter le nombre de préposé-es aux bénéficiaires. C’est un bon point de départ, mais pour y arriver il faudra des horaires et des conditions de travail attractives », insiste Jean Lacharité. La création d’un ordre professionnel des préposé-es aux bénéficiaires et l’imposition de sanctions, comme l’évoque la ministre Blais, ne sont certainement pas le geste prioritaire dans l’état actuel du réseau. La CSN estime par ailleurs que le gouvernement devrait se préoccuper également du sort de nos aîné-es qui se retrouvent en centre d’hébergement privé (CHP) par un rehaussement des normes afin d’assurer des soins plus humains.