À l’approche du dépôt du budget fédéral prévu le 21 avril, le Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN), la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches demandent instamment au Premier ministre canadien, Stephen Harper, de considérer le chantier Davie Canada dans l’octroi des contrats maritimes.
Voilà l’essentiel du message contenu dans une lettre adressée par la Confédération des syndicats nationaux au Premier ministre. Pour Gaétan Sergerie, président du Syndicat des travailleurs du chantier Davie (CSN) : « Il ne doit plus faire aucun doute dans l’esprit du gouvernement fédéral que le Chantier Davie Canada a tout ce qu’il faut pour participer pleinement à la construction de navires de toutes catégories. Il dispose d’une main-d’œuvre qualifiée, de l’expertise nécessaire et des ressources technologiques. Notre chantier à Lévis est le plus important au Canada, mais également le plus apprécié en Amérique du Nord. Il a récemment reçu la mention « Meilleur constructeur naval nord-américain » par Lloyd’s List North American Maritime Awards 2015, devant la General Dynamics NASSCO, un important constructeur de navires militaires des États-Unis. Le gouvernement fédéral n’a donc aucune raison pour refuser de considérer notre chantier dans l’attribution des contrats. »
Bien que Chantier Davie Canada ait obtenu, en mars dernier, le contrat de prolongation de vie de neuf mois du navire NGCCC Earl Grey de la Garde côtière canadienne, la CSN considère que le gouvernement fédéral doit faire davantage pour assurer le maintien et la pérennité du constructeur naval de Lévis. En 2011, des contrats totalisant plus de 30 milliards de dollars ont été octroyés à d’autres chantiers au Canada sans que Chantier Davie soit considéré. Aujourd’hui, le chantier atteint un niveau relativement élevé de ses activités avec environ 1100 personnes y travaillant sur une base régulière, dont plus de 750 sont syndiqués à la CSN.
Le chantier réclame sa part des contrats fédéraux dont les impacts sur le développement et le maintien des emplois de qualité et sur l’économie de la région sont majeurs. Pour Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM), affiliée à la CSN : « Le gouvernement fédéral, par l’entremise de son ministre Steven Blaney, député de Lévis, a lui-même reconnu au printemps 2014 que le chantier Davie avait la capacité et l’expertise nécessaires pour répondre aux besoins en matière de construction de navires de qualité au pays. Il nous l’a reconfirmé encore lors d’une rencontre privée tenue le 7 avril dernier à Lévis alors qu’il était justement question du développement de cet important dossier pour la région et le Québec. Nous souhaitons ardemment que le gouvernement reconnaisse que Chantier Davie Canada est un acteur sérieux et très crédible de l’industrie navale canadienne. »
Pour Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches : « Le gouvernement fédéral a une occasion en or de changer son approche et de traiter de manière équitable le chantier Davie, comme il le fait avec d’autres constructeurs au Canada. On a un chantier à Lévis qui a les capacités, les infrastructures et toutes les expertises nécessaires et, faut-il le répéter, qui est prêt à passer immédiatement à l’action. » Cette démarche initiée par la CSN s’inscrit dans la politique mise de l’avant par la centrale pour assurer la relance de la construction navale au Québec. En mars 2014, sept propositions visant les gouvernements d’Ottawa et celui de Québec ont été rendues publiques avec l’objectif de permettre aux chantiers québécois, dont celui de la Davie, de jouer un rôle à la mesure de leur capacité, tout en développant des emplois de qualité.
À propos du syndicat et de la CSN
Le Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN) représente quelque 750 membres. Il est affilié à Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN (FIM-CSN) qui compte plus de 30 000 membres au Québec, ainsi qu’au Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN) qui regroupe sur une base régionale plus de 45 000 syndiqué-es. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 325 000 membres présents dans tous les secteurs d’activité tant privés que publics.