Alors que les 13 000 travailleuses des CPE de la CSN entament leur 10e journée de grève, la centrale déplore l’entêtement du gouvernement à ne pas agir pour freiner les disparités de traitement entre le réseau des CPE et le secteur public. La négociation a pris un nouvel élan grâce à l’accentuation de la mobilisation ces derniers jours, mais trop d’enjeux sont encore sur la table pour arriver à une entente de principe. C’est pourquoi la CSN annonce que, si aucune entente n’est obtenue d’ici là, les travailleuses des CPE seront en grève du 14 au 16 avril prochains.
La tenue de la manifestation nationale des travailleuses et des travailleurs des CPE, qui a permis de rallier plus de 10 000 personnes à Québec le 3 avril, en plus de l’ajout des journées de grève des 7 et 8 avril, a été déterminante pour que le gouvernement accepte de pousser la négociation à un niveau supérieur. Mais malgré la mobilisation extraordinaire des travailleuses, l’appui des parents et celui de nombreuses directions de CPE, le gouvernement tarde toujours à agir pour valoriser les emplois et freiner la pénurie de personnel qui touche les CPE. Par exemple, le gouvernement refuse toujours d’implanter des « vacances réseau », ce qui garantirait aux travailleuses qui changent de CPE de conserver leurs vacances annuelles. Le gouvernement refuse aussi de réduire les écarts de rémunération et de mettre en place des mesures pour diminuer la charge de travail et aider les enfants à besoins particuliers.
« Nous avons négocié en continu dans les derniers jours et nous sommes prêts à continuer de le faire. Mais le gouvernement doit prendre acte de l’urgence de la situation. Tout le monde lui indique que l’heure est grave dans les CPE. On ne sent pas cette préoccupation à la table de négociation. Avec ce qu’il nous offre actuellement, il y a fort à parier que la relève fera le choix d’une autre carrière. Si on veut valoriser le réseau des CPE et créer les places tant attendues, il faut s’engager dans une démarche pour réduire les écarts de rémunération entre les CPE et le secteur public », explique Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
Une grève du 14 au 16 avril s’il n’y a pas d’entente
La CSN souhaite que l’élan des derniers jours se prolonge à la table de négociation. Dans les prochains jours, si le gouvernement est prêt à bonifier ses offres, il est possible d’obtenir une entente. Sans quoi, les travailleuses reprendront la rue pour faire la grève du 14 au 16 avril prochains.
« C’est à se demander s’il n’y a que les travailleuses et les parents qui tiennent au réseau des CPE. Depuis trop longtemps, le gouvernement nie l’ampleur des problèmes. On a beau lui dire que les cohortes dans les cégeps sont vides et que les travailleuses quittent le réseau en grand nombre, il refuse d’en prendre acte. Il a pourtant les moyens d’en faire plus avec l’investissement fédéral qu’il vient de recevoir. Ces sommes doivent aider à débloquer la négociation », lance Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN.
« Le réseau des CPE tient grâce au travail de milliers de femmes. Ces travailleuses nous disent aujourd’hui que pour continuer de développer ce beau réseau, il faut bonifier leurs conditions de travail. Comme trop souvent, quand vient le temps de s’entendre avec des milieux de travail féminins, le gouvernement se traîne les pieds. Pourtant, investir dans les CPE, c’est investir dans notre avenir », de conclure Caroline Senneville, présidente de la CSN.
Une grève partout au Québec
La CSN représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées dans les CPE. La grève touche l’ensemble des régions du Québec, alors que la CSN est présente dans plus de 400 CPE. Voici le nombre de centres affiliés à la CSN par région :
- 7 CPE en Abitibi-Témiscamingue
- 11 CPE au Bas-Saint-Laurent
- 10 CPE sur la Côte-Nord
- 22 CPE dans le Centre-du-Québec et la Mauricie
- 36 CPE en Estrie
- 12 CPE en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine
- 11 CPE dans Lanaudière
- 25 CPE dans les Laurentides
- 51 CPE en Montérégie
- 112 CPE à Montréal et à Laval
- 23 CPE en Outaouais
- 64 CPE à Québec et dans Chaudière-Appalaches
- 31 CPE au Saguenay–Lac-Saint-Jean
Revue de presse des 7 et 8 avril
- Point de presse de la CSN
- La Presse
- Journal de Montréal
- Entrevue de Stéphanie Vachon au 98,5 à Québec maintenant
- Entrevue de Stéphanie Vachon au 98,5 à Lagacé le matin
- Entrevue de Stéphanie Vachon à la radio de Radio-Canada
- Entrevue de Stéphanie Vachon au 107,7 FM
- Entrevue de Lucie Longchamp à Radio-Canada Gaspésie
- La Presse
- Radio-Canada
- Le Devoir
- Radio-Canada
- Éditorial du Devoir
- Lettre ouverte d’Hélène David, ancienne ministre
- Le Droit
- Radio-Canada Mauricie
- L’actualité
- Radio-Canada Côte-Nord
- Le Soleil
- Le Quotidien
- Le Droit
- Le Nouvelliste
- La Voix de l’Est
- La Tribune
- City News
- CBC Montreal
À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.