La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a souligné la nécessité de reconnaître l’existence du racisme systémique au Québec lors de son passage au Forum sur la valorisation de la diversité et la lutte contre la discrimination. Bien que ce racisme puisse souvent se manifester de manière inconsciente, le refus du gouvernement de tenir une consultation indépendante sur ces enjeux limite d’emblée l’ampleur et la portée de ce qui se dégagera lors du forum. Rappelons que la CSN s’est jointe en août 2016 aux organisations réclamant la tenue d’une commission d’enquête sur le racisme systémique.
En limitant les débats du forum aux questions de l’emploi, de la formation et de la francisation, le gouvernement de Philippe Couillard évacue trop de sujets d’importance de la discussion. « Trop de sphères de la société sont absentes de la réflexion du forum », dénonce Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN et responsable politique des questions des relations interculturelles. « L’analyse de la discrimination systémique doit inclure des questions sur notre système d’éducation, notre réseau de la santé et des services sociaux, le logement, la sécurité publique et la culture. La vision utilitaire de l’immigration proposée par le gouvernement est fort réductrice. Les Québécoises et les Québécois issus de l’immigration méritent davantage que d’être perçus comme de la main-d’œuvre existant uniquement pour satisfaire les besoins des employeurs. »
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Des pistes de solutions
Parmi les solutions proposées par la CSN lors du forum, notons la révision profonde de la reconnaissance des compétences des nouveaux arrivants, des procédures de recrutement et d’embauche inclusives, l’élimination de pratiques de ressources humaines non adaptées à la diversité culturelle et une bonification des mesures de francisation pour les personnes issues de l’immigration.
« En tant que société d’accueil, nous avons l’obligation de contrer les obstacles systémiques que rencontrent les personnes immigrantes et les personnes racisées. Nous devons tout mettre en œuvre pour enrayer ce phénomène », conclut Véronique De Sève.