Tout juste avant l’adoption d’une politique sur l’assurance autonomie, la Confédération des syndicats nationaux espère que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, entendra le cri du cœur lancé par le Regroupement des aidants naturels du Québec (RANQ) en début de semaine. Pour la centrale syndicale, une véritable politique de soutien passe par un accroissement significatif des ressources en soutien à domicile, tant pour les aîné-es, les personnes en situation d’incapacité que pour les proches aidants.
« Il est essentiel que le gouvernement puisse apporter une réponse positive et rapide à l’appel du RANQ afin de répondre aux besoins qui sont criants. Trop souvent, les aidantes et les aidants s’épuisent dans l’aide dispensée aux proches, et ce, au détriment de leur santé physique et psychologique », déclare Jean Lacharité, vice-président de la CSN.
Incidemment, pas moins de 300 000 personnes au Québec, essentiellement des femmes âgées de 45 à 65 ans, assument de 70 à 85 % de l’aide requise par les aîné-es uniquement. Des données qui démontrent à l’évidence l’insuffisance du soutien à domicile qui cause, à son tour, l’épuisement des proches aidantes. Ainsi, entre 40 et 50 % des aîné-es ayant d’importants besoins à combler ont, à leur côté, une aidante en situation de détresse psychologique, et une aidante sur six est en détresse. En outre, le dédoublement des structures relativement au budget et aux programmes de soutien pour les proches aidantes constitue davantage un frein qu’un levier, contrairement aux prétentions du gouvernement lors de la création du Fonds de soutien aux proches aidants des aînés (FSPAA), en 2009. Ce faisant, le gouvernement a confié à la Fondation Lucie et André Chagnon le soin de gérer en partenariat public-privé les millions de dollars prévus notamment pour le soutien aux proches aidants.
Pour la CSN, ce type de PPP social donne un pouvoir d’influence démesuré à un seul acteur pour « guider » l’évolution des politiques publiques et, souvent, a pour effet de limiter les marges d’autonomie des organismes communautaires qui y recourent, notamment pour le financement et le soutien aux aidantes et aidants.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
En juin dernier, la CSN a adopté une plateforme de revendications intitulée Vision d’un continuum de services globaux et intégrés pour les aîné-es qui traite notamment des soins à domiciles et des besoins des proches aidants. Le document est disponible sur demande.