Plus de 120 militantes et militants de tous les milieux professionnels et de tous les secteurs de la CSN se sont réunis à l’occasion de la Journée de la francisation qui se déroulait sur le thème ironique Couper dans la langue, #OMG ! – Fiers de travailler en français. Leur objectif : freiner l’anglicisation des milieux de travail et favoriser l’usage de la langue française pour l’ensemble des Québécoises et des Québécois.
« Philippe Couillard affirmait en campagne électorale que tous les travailleurs devraient apprendre l’anglais, rappelle le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie. Avec les compressions de 1,6 million auxquelles il a soumis en seulement deux ans plusieurs organisations qui œuvrent à l’application de la Charte de la langue française, on prend aujourd’hui l’exacte mesure de la place toujours réduite qu’il veut accorder au fait français au Québec. »
Jean Lortie souligne avec inquiétude la présence grandissante de l’anglais au sein de l’administration publique et dans les milieux de travail, y compris dans le secteur public. « En santé, par exemple, on constate que de grands efforts financiers sont fournis pour offrir autant de services que possible en anglais. On envoie ainsi le signal qu’il est maintenant très facile d’obtenir les services dans les deux langues et que c’est le droit de chacun de pouvoir obtenir des réponses en anglais. On sous-entend aussi que les travailleuses et travailleurs ont désormais l’obligation de savoir parler anglais dans leur milieu de travail », déplore-t-il.
Valoriser le français
Le gouvernement doit absolument adopter des moyens plus efficaces pour permettre aux immigrants de mieux s’intégrer à la société québécoise. Selon la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain – CSN, Dominique Daigneault, une formation adéquate visant à faire du français la langue commune au travail constitue l’un de ces moyens et devrait être incluse dans la politique d’immigration qu’il s’apprête à déposer.
« Le gouvernement doit mettre en place des mesures qui faciliteront l’apprentissage du français, explique-t-elle. Les efforts des libéraux pour rendre bilingue le système devraient plutôt être orientés vers la formation des immigrants et immigrantes en français, ce qui leur permettrait notamment de vivre une intégration au marché du travail plus facile. Il ne faut jamais oublier que l’usage du français comme langue commune favorise la construction de la solidarité entre les travailleuses et travailleurs. »