Plus de 15 000 salariés du Front commun régional sont en grève aujourd’hui, en Abitibi-Témiscamingue et au Nord-du-Québec, pour dénoncer l’obstination du gouvernement, qui refuse toujours de bonifier ses offres salariales. Des manifestations et des rassemblements sont prévus dans les cinq grandes villes en Abitibi-Témiscamingue, soit Val-d’Or, Rouyn-Noranda, Amos, La Sarre et Ville-Marie.
« Silence radio » du côté salarial
Durant la dernière semaine, plusieurs fédérations syndicales ont annoncé être parvenues à des ententes sectorielles. Or, précise Donald Rheault, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CCATNQ-CSN) : « Les ententes sectorielles ne portent pas sur les salaires et les retraites. Sur ces sujets-là, qui sont essentiels pour nos membres, c’est le silence radio de la part du gouvernement. Il ne semble pas du tout bouger. » Pour les membres du Front commun, les dernières offres proposées par Martin Coiteux doivent être bonifiées. Rappelons que celles-ci totalisaient des augmentations de 3 % sur 5 ans. Ces offres condamnent notre monde à l’appauvrissement et doublent le retard salarial qui atteindrait 15 %. Nous, ce qu’on demande est simple. Nous voulons que les augmentations salariales permettent de suivre l’augmentation du coût de la vie et de rattraper le retard salarial de nos membres par rapport aux autres salariés. Pour sa part, Gilles Chapadeau, conseiller régional pour la FTQ, a vivement dénoncé les incohérences du gouvernement dans le traitement accordé à ses employé-es : « Quand on considère la générosité du gouvernement à l’égard des médecins, qui ont eu droit à 42 % d’augmentation salariale ces dernières années, on se dit que Couillard a quelque chose contre nous. Pourtant, notre travail est tout aussi essentiel que le leur pour assurer des soins de qualité, nous formons une grande équipe. Si on ajoute à cela les augmentations de 31 % proposés aux députés et l’investissement récent de 1,3 milliard dans Bombardier, c’est carrément indécent. On doit conclure que le gouvernement a de l’argent et qu’il peut bonifier son offre. L’objectif du déficit zéro et la volonté de diminuer la dette du Québec ne sont pas une excuse valable pour appauvrir les travailleurs des services publics. »
Mobilisations partout dans la région
Le Front commun régional organise des manifestations dans la plupart des villes de la région. Les employés de la fonction publique, de l’éducation et du soutien scolaire se rendront devant les grands centres hospitaliers pour démontrer leur soutien à leurs collègues de la santé. Ces rassemblements donneront lieu à d’importantes manifestations partout dans la région. « Comme les gens de la santé ont un droit de grève limité par les services essentiels, ils n’ont pas l’occasion de se déplacer beaucoup. Le Front commun régional s’invite donc chez eux. On veut que nos gens se rencontrent, qu’ils se parlent et aient l’occasion d’échanger sur leurs conditions de travail respectives. La solidarité, c’est aussi apprendre à se connaître. C’est une grande démonstration de force et d’unité », déclare Sylvie Godin, répondante APTS et responsable régionale du SISP.