Pour le représentant du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN, Jean Gagnon, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, est le premier responsable du blocage des négociations du secteur préhospitalier. « Quand il déclare que c’est à cause de nos négociations que le MSSS n’avance pas de solutions sur la couverture ambulancière, c’est tout simplement odieux. Au contraire, les enjeux de charge de travail et des horaires de travail sont au cœur de nos revendications depuis le début et à l’heure où on se parle. Quant à nous, ce sont les seuls enjeux qui demeurent à régler ! », souligne-t-il.
Les propos du ministre Barrette, rapportés par l’Agence QMI, choquent d’autant plus les syndicats que le ministre leur demande lui-même de s’adresser aux différents établissements pour régler ces problèmes, semblant se dégager de sa propre responsabilité à cet égard. Or, personne n’est mieux en mesure que le ministre Barrette de prendre les décisions qui s’imposent afin d’assurer à toute la population des services de qualité. C’est bien parce que le MSSS n’a pas su régler ces problèmes dans le passé que le personnel du préhospitalier en fait aujourd’hui une priorité de négociation.
Rappelons que les syndicats représentant les paramédics dénoncent depuis des années les problèmes de couverture ambulancière, partout au Québec. Ceux-ci s’aggravent de mois en mois, la situation étant aujourd’hui tout simplement intenable. L’évolution du nombre de ressources sur le terrain ne suit pas la courbe de la croissance démographique et des besoins. Sans convention collective depuis le 31 mars 2015, en grève depuis bientôt neuf mois, les paramédics en ont fait une priorité des actuelles négociations. Toutefois, le ministre Barrette a d’abord choisi de se retirer complètement des négociations en avril 2016, alors qu’il est le seul bailleur de fonds du réseau. Puis, il a imposé des paramètres aux entreprises ambulancières qui sont les employeurs des paramédics. Ces paramètres ne tenaient même pas compte des augmentations de salaire consenties au secteur public.
« Après une rude bataille, nous avons finalement réussi à convenir, avec le MSSS, des grands paramètres d’un règlement provincial par la conclusion d’une entente de principe chez Urgences-santé, en juillet dernier », rappelle Jean Gagnon qui siège au comité national de négociation. « Toutefois, près de quatre mois plus tard, cette entente ne peut même pas être présentée à nos membres pour adoption, car elle est encore incomplète… Le ministère s’est montré incapable jusqu’ici de conclure la négociation, notamment sur l’enjeu du régime de retraite provincial ainsi que sur la question de la charge de travail et des horaires de faction. »
À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) regroupe quelque 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien du préhospitalier, dont environ 550 paramédics en Montérégie. Elle compte plus de 120 000 membres dans les services de santé, les services sociaux et les services de garde. Elle est affiliée à la CSN qui compte 300 000 adhérents de tous les secteurs d’activité.