Des organisations nord-côtières unissent leurs voix pour dénoncer l’impact dévastateur des coupes et des réorganisations libérales sur l’offre de services publics, les programmes sociaux, l’emploi, l’économie et la représentation régionale.
Perte d’emplois et diminution de services
Même si le ministre Barrette veut nous rassurer en nous disant que la fusion des CSSS et l’abolition de l’Agence de la santé et des services sociaux ne créeront pas de perte d’emplois, les compressions budgétaires de plus de 4 M$ dans le secteur de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord et les compressions massives imposées aux commissions scolaires vont assurément entraîner des pertes d’emplois dès cette année et le pire reste à venir.
Cela vient s’ajouter à une conjoncture économique déjà très difficile sur la Côte-Nord. Le gel des effectifs prévu dans la fonction publique par le projet de loi 15, additionné au départ à la retraite prévu de plus de 40 % des 3400 travailleuses et travailleurs en santé et services sociaux au cours des cinq prochaines années, viendra très certainement toucher les services de proximité auxquels tous les Nord-Côtiers sont en droit de s’attendre. Pour plusieurs communautés de la Côte-Nord, la perte démographique et la dévitalisation vont s’accentuer.
Perte d’instances régionales
« À force de vouloir centraliser et rapatrier les pouvoirs décisionnels vers Québec, ce gouvernement enlève toute marge de manœuvre régionale pour faire des choix qui reflètent notre réalité territoriale et régionale. Voilà une radiographie de la situation dont le ministre Barrette devrait absolument tenir compte », estime Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord.
La FTQ s’inquiète également de la perte d’autonomie régionale. « Si tous les projets de loi et les ballons politiques de l’équipe Couillard se concrétisent, on assistera à la fin des agences régionales de la santé et des services sociaux, à l’abolition de certaines commissions scolaires, à la fermeture des directions régionales en éducation, à la fin des conférences régionales des élus et à la réduction majeure des organisations de développement régional », fait valoir Bertrand Méthot, conseiller régional de la FTQ.
« À cela vient s’ajouter le projet de loi 3, véritable attaque directe aux travailleurs municipaux, qui ont négocié de bonne foi leurs conventions collectives. Ces travailleurs et travailleuses contribuent grandement au développement économique de leurs régions », de poursuivre Joanie Fortin, présidente du conseil du travail FTQ Manicouagan.
Le Conseil central Côte-Nord (CSN) et la FTQ ne croient pas le ministre Barrette quand il affirme que sa réforme va donner lieu à une régionalisation la plus poussée jamais vue. « Le ministre Barrette n’a certainement pas la même définition de la régionalisation que nous », réplique madame Gisèle Charrette, vice-présidente FSSS-CSN de la Côte-Nord. En appliquant ce remède de cheval dans des ministères aussi névralgiques que ceux de la santé et de l’éducation, que va-t-il advenir des autres ministères comme celui de l’emploi et de la solidarité sociale, de l’environnement et du développement durable, des richesses naturelles, des affaires municipales… Les programmes qui y sont rattachés vont disparaître et les effets vont se faire sentir pour les citoyens de la Côte-Nord. « Cette grande opération chirurgicale improvisée va tous nous appauvrir collectivement. En pleine campagne électorale, le bon docteur Couillard nous assurait qu’il serait un gouvernement des régions et qu’il écouterait la population. Force est de constater huit mois plus tard qu’il tente toujours de nous endormir. Un anesthésiste n’aurait pas fait mieux », affirme Guillaume Tremblay.
À propos du Conseil central Côte-Nord (CSN) Le Conseil central Côte-Nord (CSN) regroupe plus de 50 syndicats représentant quelque 5500 membres sur un territoire qui s’étend de Tadoussac à Blanc-Sablon en passant par Anticosti, Fermont, Schefferville et Kawawachikamach.
À propos de la FTQ
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses. Sur la Cote-Nord, la FTQ représente quelque 15 000 travailleurs et travailleuses.