L’intransigeance de la partie patronale aux tables de négociation rend difficile toute discussion. Les syndicats se voient obligés de fixer une date butoir avant de déclencher une grève générale dans la construction partout au Québec. Les 175 000 travailleurs de la construction doivent se préparer à la possibilité d’une grève dès le 17 juin. Tous les syndicats de la construction ont obtenu, au cours des dernières semaines, des mandats de grève avec de fortes majorités.
Pour le porte-parole de l’Alliance syndicale, Donald Fortin, « la grève n’est jamais envisagée de gaieté de cœur. On pose cette date limite pour faire accélérer les négociations. C’est la seule solution qui nous reste pour défendre la qualité de vie des familles des travailleurs. L’attitude de la partie patronale, particulièrement de l’Association de la construction du Québec (ACQ), nous a amenés dans une impasse de laquelle il nous semble difficile de pouvoir sortir. »
Les syndicats n’ont pas encore perdu espoir d’en arriver à une entente négociée. L’Alliance syndicale invite la partie patronale à augmenter le rythme des négociations. Un changement de cap de la part de la partie patronale pourrait encore éviter une grève ou un lock-out dans les prochaines semaines.
Refus de négocier
Depuis deux semaines, l’ACQ refuse de négocier. Sous prétexte qu’elle rencontre ses membres pour aller chercher un mandat de lock-out, toutes les négociations ont été rompues avec les syndicats de l’Alliance. C’est une démonstration claire de l’intransigeance patronale et de leur volonté de faire traîner la négociation.
« La partie patronale a le beau jeu. Elle peut bloquer les négociations et ne pas avoir à accorder d’augmentation de salaire. Sans une nouvelle convention collective, chaque semaine représente plus de 53 $ de perdu dans les poches d’un travailleur de la construction », a dénoncé M. Fortin.
Propositions inacceptables
Les propositions patronales appauvriront les travailleurs. Chaque travailleur pourrait perdre jusqu’à 3000 $ par année en raison de ces demandes. Pour les syndicats, il est inacceptable de s’attaquer de la sorte à la classe moyenne. Rappelons qu’un travailleur de la construction gagne en moyenne 35 000 $ par année.
« Avec des demandes aussi rétrogrades et avec un tel refus de négocier, l’objectif patronal est clair. Ils veulent maximiser leur marge de profit sur le dos des familles des travailleurs de la construction. Nous n’accepterons pas de reculer de 50 ans. La grève devient vite inévitable », a déploré le porte-parole de l’Alliance.
Des demandes pour maintenir la qualité de vie
Les demandes syndicales représentent, en tout, moins de 10 % des profits bruts des différentes entreprises de la construction. C’est moins de 1 % des revenus de l’entreprise qui serviraient à payer les augmentations demandées. Pour un travailleur, ces demandes s’élèvent à 1,40 $ par heure par année, incluant le salaire et tous les avantages sociaux. Ceci permettrait aux familles des travailleurs de conserver leur qualité de vie et leur pouvoir d’achat.
À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.