Au lendemain de la grève-surprise des syndiqué-es de la SAQ qui s’est tenue hier partout au Québec, des travailleuses et travailleurs des quatre coins de la province ont manifesté aujourd’hui devant le centre de distribution de la SAQ à Montréal et devant la SAQ-Sélection de l’édifice Jules Dallaire à Québec afin de protester contre l’intransigeance de leur employeur à la table de négociation. Ils ont notamment dénoncé l’appauvrissement que l’employeur cherche à leur faire subir avec ses demandes de recul inacceptables.
« C’est simple, explique la présidente du SEMB–SAQ, Katia Lelièvre. Chaque dollar que l’employeur met sur la table doit être prélevé de nos conditions de travail. En d’autres mots, il faut qu’on autofinance chaque proposition qu’il nous fait », ajoute-t-elle. La SAQ nous demande plus de concessions dans nos conditions de travail que ce qu’elle est prête à mettre sur la table, souligne aussi la présidente du syndicat. Sans compter que l’employeur refuse de nous accorder la rétroactivité salariale pour les années passées sans convention », dénonce-t-elle.
« Non seulement les membres n’améliorent pas leur pouvoir d’achat, mais ils n’obtiennent même pas l’augmentation de l’indice des prix à la consommation (IPC). En plus, ils doivent accepter de renoncer à des aspects importants de leurs conditions de travail qui touchent notamment la conciliation famille-travail-études. C’est un vrai jeu de dupes! » souligne pour sa part la présidente de la Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin.
« La SAQ est en très bonne santé financière et engrange des profits faramineux grâce au travail dévoué de ses employé-es, ajoute la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), Dominique Daigneault. C’est plus de 1 milliard de dollars qui sont remis chaque année par la SAQ au gouvernement. Un milliard! Mais au lieu de travailler à la rétention des employé-es qu’elle embauche, la SAQ les pousse vers la sortie. Le nombre de personnes qui sont parties cette année est d’ailleurs impressionnant en la matière : depuis le 1er janvier, 524 personnes ont démissionné de la SAQ. Ce n’est vraiment pas normal. »
« Si la SAQ doit aller chercher les mandats nécessaires pour élargir sa marge de manœuvre, qu’elle s’en occupe, a pour sa part lancé le président de la CSN, Jacques Létourneau. Les travailleurs et travailleuses de la Société des alcools ne peuvent accepter les propositions faites dans le contexte actuel. C’est une insulte à leur intelligence. La CSN va les appuyer sans relâche et les accompagner dans leurs prochains moyens de pression tant qu’une entente satisfaisante n’aura pas été signée », a-t-il conclu.