Pour que la relance de l’industrie forestière ait un sens, il faut que les travailleurs et les travailleuses des régions du Québec puissent en voir les effets bénéfiques. La forêt publique doit profiter aux Québécois.
Le Rendez-vous national de la forêt dit vouloir mettre l’accent sur la sylviculture. Il s’agit en effet d’un maillon essentiel sans lequel il n’y aurait plus d’industrie forestière à plus ou moins long terme.
Or les budgets consacrés à la sylviculture stagnent. Pire, les sommes consacrées à certaines étapes comme la préparation du terrain ou le reboisement étaient même en légère baisse en 2013. « Il faut absolument des budgets prévisibles si on veut assurer de meilleures conditions aux travailleurs », a déclaré Jacques Létourneau, le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
En attendant une approche plus constructive de la part du gouvernement, les travailleurs sylvicoles doivent composer avec des conditions de travail difficiles (froid, moustiques, terrains en pente) et sont toujours parmi les moins bien payés de l’industrie forestière et les seuls à travailler à forfait. De plus, il s’agit d’un travail saisonnier. La réforme de l’assurance-emploi pourrait donc décourager plusieurs sylviculteurs de continuer leur travail et même de demeurer dans leur région. « Si rien n’est fait, ce secteur sera tout simplement incapable de retenir et encore moins d’attirer de la main-d’œuvre », a soutenu Michel Tétreault, 1er vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).
Lier l’aide aux emplois
La récente mise en place d’enchères pour la vente du bois des forêts publiques a fait augmenter le prix de la matière première pour les scieries et les usines de pâtes et papier. L’industrie forestière réclame donc depuis peu un tarif d’électricité plus avantageux afin de pouvoir faire face à la concurrence.
« Le gouvernement ne doit pas céder aveuglément aux demandes de l’industrie. Toute aide gouvernementale doit impliquer des investissements de la part des entreprises ainsi que la création d’emplois de qualité », a déclaré le président Jacques Létourneau. Il n’est pas clair par ailleurs qu’un éventuel avantage tarifaire serait contesté par l’industrie américaine du bois d’œuvre.
Le gouvernement pourrait aussi donner une impulsion au secteur en donnant l’exemple. Il pourrait favoriser encore plus l’emploi du bois dans toutes ses constructions et utiliser la biomasse forestière pour chauffer les institutions publiques. Remplacer le mazout par des énergies renouvelables permet en prime de diminuer les gaz à effet de serre de même que la dépendance du Québec au pétrole.
Le président de la CSN au Rendez-vous
Le président de la CSN, Jacques Létourneau, sera présent au Rendez-vous national de la forêt québécoise les 21 et 22 novembre à Saint-Félicien. Il sera disponible pour des entrevues. Il sera notamment accompagné de Michel Tétreault, 1er vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM) et responsable du secteur des industries de produits forestiers.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle. La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) compte près de 30 000 membres répartis dans 320 syndicats.