Le budget alloué par le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) ne permet pas à l’organisme, dont le mandat s’est récemment recentré sur l’hébergement en situation de crise, de poursuivre ses activités.
Les négociations en vue du renouvellement de la convention collective ont avorté
En mars 2015, la défunte Agence de santé et de services sociaux de l’Outaouais annonçait que la fermeture du centre était écartée en raison d’une subvention de 700 000 $. « La réalité est bien différente puisque la possibilité d’une fermeture imminente a été évoquée à plusieurs reprises à la table de négociation », explique Patrice Brisson, intervenant et président du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre d’Aide 24/7.
Soulagés que les efforts qu’ils ont déployés au cours des dernières années pour assurer la survie du Centre d’Aide 24/7 aient porté fruit, les intervenantes et intervenants à l’emploi de l’organisme ont entrepris, début 2016, des négociations qui devaient mener au renouvellement de leur convention collective. Celle-ci étant échue depuis 2010. Aux termes de nombreuses séances de négociation qui se sont déroulées en présence d’un conciliateur, les parties ont constaté la semaine dernière qu’elles étaient devant une impasse. Les reculs salariaux et de conditions de travail exigés par l’employeur placeraient la plupart des salariés dans une situation de vulnérabilité financière et plusieurs ne pourraient tout simplement plus assumer leurs besoins de base (logement, obligations familiales, etc.).
Sous-financement chronique des ressources communautaires
Après avoir vu son financement amputé de près de 40 % au 1er avril 2015 alors que les services téléphoniques qui étaient offerts par le Centre ont été rapatriés vers le service 811 du CISSSO, l’organisme dont la mission est de soutenir les personnes en situation de crise voit une fois de plus son avenir menacé. « Nous avons là un exemple patent du sous-financement chronique des ressources communautaires », considère Michel Quijada, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais. Celui-ci croit qu’il faut valoriser l’expertise particulière développée par les organismes communautaires oeuvrant en santé mentale et lutter contre le démantèlement de ces services de proximité. En terminant, M. Brisson rappelle que le Centre d’Aide 24/7 participe directement à la diminution des coûts du système local de santé en travaillant directement à désengorger les urgences des hôpitaux, en portant assistance immédiate à la ligne Info-Social (811), aux services des CLSC, de l’Hôpital Pierre-Janet… « Il n’en coûte environ que 230 $ par lit pour une journée d’hébergement comparativement à des frais pouvant aller jusqu’à plus de 3000 $ pour une hospitalisation d’une journée. Nous sommes l’extension du CISSSO à moindres frais, du cheap labor, mais pas encore assez bon marché pour les bailleurs de fonds. Il y a des limites aux reculs et notre limite est atteinte ».
À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre d’Aide 24/7, qui compte 17 membres, est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Celle-ci compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. Représentant des travailleuses et des travailleurs de tous les titres d’emploi, dans tous les types d’établissements, la FSSS est l’organisation syndicale la plus représentative du secteur de la santé et des services sociaux. Pour sa part, le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais-CSN rassemble sur une base régionale près de 11 000 syndiqué-es issu-es tant des secteurs public que privé.