Vraiment public

La médecine, une bonne affaire ?

Quelque 500 médecins généralistes de la province se sont retirés du régime public de l’assurance maladie.

Par Camila Rodriguez-Cea

« Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. » — Extrait du serment d’Hippocrate

Dans la dernière année, quelque 500 médecins généralistes de la province se sont retirés du régime public de l’assurance maladie. Année après année, cette tendance ne cesse d’augmenter et est désormais quatre fois plus importante qu’il y a à peine quinze ans.

Une fois retirés de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), ces médecins, formés dans des universités subventionnées par l’État, ne peuvent plus exercer dans le réseau public, à moins de se réinscrire à la RAMQ et créer ainsi un effet de va-et-vient. Quel est l’impact de cette tendance ? La médecine est-elle une business comme les autres ?

Dans les cliniques privées, un bilan de santé peut coûter plus de 500 $ et une consultation en psychiatrie, près de 1000 $. Ces soins, offerts selon les besoins du marché et non de la santé publique, sont loin d’être accessibles à tous et à toutes. Rappelons que plus de 60 % des Québécoises et Québécois sont incapables de mettre de l’argent de côté chaque mois.

David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN, se questionne : « Quand je vais voir un médecin, je dois pouvoir avoir confiance en lui. Ce que je trouve inquiétant, dans la notion du privé, c’est qu’une voix dans notre tête répète : est-ce que l’on me propose ce service parce que c’est le meilleur ou bien parce que c’est le plus rentable ? »

Que doit-on faire, alors, pour récupérer cette expertise au public ? Serrer la vis aux médecins-entrepreneurs, mais aussi améliorer les conditions de travail au public.

« Les médecins ne peuvent pas opérer des cliniques à eux seuls. Actuellement, le secteur privé draine les ressources humaines du réseau public et ça crée un cercle vicieux. On doit redonner ses lettres de noblesse au système public de soins de santé pour que les professionnel-les du réseau y restent. Pour préserver son droit à un réseau vraiment public, accessible et humain, la population doit se mobiliser ! », conclut le vice-président qui est aussi le responsable politique de la campagne Pour un réseau vraiment public !

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