Au lendemain de la signature des conventions collectives dans le secteur préhospitalier, mettant fin à un conflit de travail de plus de trois ans, le Syndicat des paramédics du Centre-du-Québec – CSN et la CSN exigent du ministre de la Santé et des Services sociaux la conversion des horaires de faction en horaires à l’heure dans la zone de Plessisville, conformément aux engagements pris par le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) en cours de négociation. Constatant que le ministère n’a pas encore tenu son engagement à cet égard, les paramédics de Plessisville ont notamment décidé de poursuivre leur grève.
Le 21 décembre 2017, le MSSS envoyait une correspondance aux organisations syndicales dans laquelle il détaillait la démarche que suivrait dorénavant le gouvernement pour déterminer les ajouts de ressources nécessaires dans le secteur préhospitalier. Rappelons que les syndicats ont fait une priorité de négociation de l’abolition des horaires de faction. Contrairement aux horaires à l’heure, les horaires de faction exigent des paramédics qu’ils soient pleinement disponibles durant 168 heures consécutives, ce qui entraîne jusqu’à 10 minutes de délai supplémentaire à l’intervention d’urgence. Cet engagement du ministère fait suite aux nombreuses représentations de la FSSS–CSN auprès du gouvernement sur ce sujet épineux.
Pour les syndicats, si cet engagement du ministère ne mène pas à l’abolition complète de tous les horaires de faction, il a pour mérite d’édicter des balises claires et objectives devant mener à des conversions d’horaires à l’avenir. C’est sur cette base que le ministère a notamment annoncé la conversion immédiate d’une vingtaine d’horaires partout au Québec. Or, en sus de ces annonces, des zones supplémentaires répondent aux critères et devraient conséquemment être converties. C’est le cas de la zone de Plessisville, où le taux d’occupation est plus élevé que les 28 heures cliniques identifiées comme un déclencheur selon cette nouvelle approche.
Le MSSS en retard
Dans sa lettre du 21 décembre, le gouvernement s’engageait à réévaluer la situation et à partager aux organisations syndicales les données probantes pour l’ensemble du territoire québécois, dans les trois mois suivants. Or, le Syndicat des paramédics du Centre-du-Québec (CSN) attend toujours la bonne nouvelle. Par conséquent, le syndicat a choisi de ne pas signer la convention collective et de poursuivent la grève.
« Pour nous, ce retard du MSSS est inconcevable, explique le président du syndicat, Marc Lavertue. Nos chiffres, comme ceux de l’employeur, sont limpides : la zone de Plessisville remplit tous les critères pour que les horaires y soient convertis. En se traînant les pieds comme il le fait, le gouvernement joue avec le feu. Selon sa propre lecture ministérielle, le bassin de population que nous desservons et la charge de travail justifient la conversion des horaires afin de s’assurer que nous serons capables d’arriver à temps pour faire une différence auprès des citoyennes et des citoyens qui auront besoin de nous ! »
Le vice-président du Conseil central du Coeur-du-Québec (CSN), Mario Pellerin, prévient que la signature des conventions collectives ne changera rien à la détermination de la CSN d’obtenir gain de cause dans ce dossier. « S’il y eut une entente au niveau national, c’est en bonne partie parce que le MSSS a accepté, pour la première fois, de partager avec nous des données probantes et une mécanique claire devant mener à la conversion des horaires de faction en horaires à l’heure. Dans le cas de Plessisville, il doit passer de la parole aux actes. Nous le talonnerons sans ménagement, d’autant plus que nous savons que tout le milieu socioéconomique et la plupart des élus de la région appuient les paramédics dans cette revendication ».
À propos
Le Syndicat des paramédics du Centre-du-Québec – CSN fait partie du Conseil central du Coeur du Québec (CSN) et de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Regroupant quelque 3600 salarié-es du préhospitalier, la FSSS–CSN est l’organisation syndicale la plus représentative de la santé et des services sociaux et des services de garde, revendiquant plus de 110 000 membres.