Devant le refus des employeurs de reconduire le cadre de la grève telle qu’exercée en 2012, les syndicats du secteur préhospitalier de la CSN se préparent à une grève qui aura pour conséquence de diminuer le niveau des services.
« Notre première intention était de convenir d’une entente avec les employeurs pour arrêter certaines tâches précises tout en maintenant un niveau d’effectifs à 100 %, remplacés à 100 %, explique le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Dany Lacasse. C’est ce que nous avions fait en 2012, une grève exemplaire qui n’a pas touché aux services à la population. En refusant de reconduire ce modèle, les employeurs ne nous donnent pas d’autre choix que de recourir à une véritable grève, comme on l’entend traditionnellement, avec une diminution des services. »
« D’un côté, les employeurs nous disent avoir besoin de mandats clairs de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux et de l’autre, ils nous mettent des bâtons dans les roues et refusent de convenir d’une entente sur les services essentiels alors que nous voulons nous déployer stratégiquement, sans toucher aux services, pour forcer le gouvernement à se commettre. Ils parlent des deux côtés de la bouche », poursuit Dany Lacasse.
Dans cette optique, l’ensemble des syndicats représentant quelque 3600 salarié-es du secteur –paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien – tiendront une nouvelle consultation auprès de leurs membres afin d’obtenir un mandat en ce sens, au cours des prochaines semaines. Si les travailleuses et les travailleurs octroient ces mandats au comité provincial de négociation, de premières réductions de services pourraient intervenir dès les premières semaines de 2017.
Blocage
« Nous faisons face à un véritable blocage aux tables de négociation, enchaîne le représentant du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN, Jean Gagnon. En refusant de dégager des mandats véritables, en refusant de discuter directement avec nous, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, voudrait nous entraîner dans un cul-de-sac. Il n’est pas question que nous renoncions à notre droit à une véritable négociation, c’est une question de respect. Nous sommes sans contrat de travail depuis mars 2015, assez, c’est assez ! Nous sommes conscients qu’une vraie grève générale dans le secteur sera inconfortable pour tout le monde mais si on doit se rendre là, le ministre en sera le seul responsable ».
À ce jour, les employeurs n’ont même pas été en mesure d’offrir les augmentations salariales négociées avec le Front commun l’an dernier. Ils demandent de conclure un contrat de travail d’une durée de cinq ans sans toutefois s’engager à quelque augmentation que ce soit pour les années 2017, 2018 et 2019.
Outre les augmentations salariales, les membres des syndicats CSN du secteur préhospitalier revendiquent notamment des mesures en santé et sécurité du travail et l’accès à la retraite progressive. Par ailleurs, au sommet de leurs préoccupations, se retrouve l’enjeu des conditions d’exercice de leur profession. Pour la FSSS–CSN, cette négociation devra impérativement mener à des solutions quant à la surcharge de travail et les horaires de travail désuets, comme les horaires de faction (7 jours de travail en continu sur une période de 14 jours).