Comité en environnement et développement durable

La grande séduction anticostienne

De passage au dîner-causerie du comité confédéral en environnement et développement durable, John Pineault, le maire d’Antiscoti, a surtout voulu parler d’amour aux délégué-es du congrès de la CSN. « Ce que je veux vous livrer aujourd’hui n’est pas un grand discours », a expliqué préalablement M. Pineault. « Je ne suis pas un “militantiste déchaîné”. Alors je vais plutôt vous parler d’amour. D’amour pour notre région, pour notre île et pour ses habitants. L’amour nous guide dans la lutte pour la conservation d’Anticosti et c’est la raison pour laquelle nous avons déposé sa candidature pour figurer au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ».

Rappelons que c’est à la suite de l’appui de la CSN et d’autres regroupements que le gouvernement du Québec s’est finalement plié à la pression du public pour soutenir à son tour la candidature d’Anticosti à l’UNESCO, ce qui stopperait automatiquement tout projet d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures.

Pour le maire, il est évident que l’avenir de son île ne passe pas par les hydrocarbures, mais par l’industrie touristique. Il revendique notamment que les gouvernements interviennent afin de rendre Anticosti plus accessible et déplore le fait que si peu de Québécois puissent profiter de ce joyau national sans « demander une deuxième hypothèque ».

Malgré son enthousiasme pour la conservation, M. Pineault reconnaît que le débat sur les hydrocarbures a été assez déchirant pour sa communauté. Plusieurs habitants étaient en faveur de l’exploitation des ressources naturelles, non pas parce qu’ils sont en faveur du pétrole et des changements climatiques, mais parce qu’ils souhaitent améliorer le sort économique de leurs familles. « Les gens n’étaient pas pour les hydrocarbures, a précisé le maire, ils étaient pour des jobs à 30 $ l’heure. Ils étaient pour l’idée que leurs enfants puissent revenir et travailler chez eux. On ne peut pas être contre ça. Mais les études démontraient que les emplois liés à l’exploration et à l’exploitation sur l’île n’iraient pas aux Anticostiens, mais plutôt aux Albertains. On ne voulait pas devenir une communauté Fly-in Fly-out. »

Cette réalité est une raison de plus pour développer des champs d’activité qui peuvent servir de tremplin pour l’économie régionale. « On nous dit souvent que l’île d’Anticosti est le Galápagos du Nord. Le gouvernement équatorien limite le tourisme à 250 000 touristes par année, et le délai d’attente pour les visiter est d’environ trois ans. J’aimerais bien avoir ce problème, moi. »

Chose certaine, lors de sa visite au congrès de la CSN, M. Pineault a certainement attiré l’attention de plusieurs délégué-es qui tenteront de lui rendre visite dans un avenir assez rapproché.


Photo : Raynald Leblanc

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