La CSN estime que le contexte dans lequel évolue le réseau universitaire nécessite un renforcement de la gestion en collégialité et un financement public des universités. C’est d’ailleurs ce qu’elle fera valoir lors de sa contribution à la prochaine rencontre préparatoire au Sommet sur l’enseignement supérieur portant spécifiquement sur les thèmes de la gouvernance et du financement des universités. La CSN entend combattre toutes les tentatives visant à remettre en cause la gestion en collégialité et à réduire le financement public. Pensons notamment à l’ancien projet de loi 38 sur la gouvernance des universités, qui fut heureusement abandonné, et aux nombreux rapports faisant la promotion de l’approche de l’utilisateur-payeur pour les services publics. « Le gouvernement doit renoncer à imposer les concepts de la nouvelle gestion publique dans la gouvernance des établissements universitaires, soutient Denise Boucher, vice-présidente de la CSN. Une université ne peut être gérée comme une entreprise ou une société à but lucratif. De plus, une forte majorité d’administrateurs externes ne constitue pas la garantie d’une gestion indépendante. Il faut mettre en place des mesures afin d’assurer une forte majorité de la communauté universitaire dans toutes les instances décisionnelles et consultatives des établissements et du réseau universitaire. » L’évaluation des ressources financières additionnelles exige un exercice rigoureux d’identification des besoins, un meilleur contrôle de certaines dépenses et une vision commune du développement du réseau universitaire et de ses priorités. À cet égard, la CSN considère qu’une instance de coordination des universités pourrait être envisageable si les objectifs sont de partager une vision commune de leur développement et d’améliorer la coordination et la cohérence entre les établissements. Cette nouvelle instance devrait être inspirée de l’ancien Conseil des universités et ne devrait pas avoir pour mandat l’assurance qualité. La CSN se questionne également sur le mode de financement actuel, qui ne s’est pas soldé par une amélioration du financement des universités, mais davantage par une substitution du financement public par des fonds privés et individuels. « Ce modèle introduit une concurrence pernicieuse entre les établissements qui se traduit, entre autres, par des dépenses de marketing improductives et d’autres dans certains projets immobiliers injustifiés. Il crée une incertitude sur les revenus disponibles et une dépendance envers des fonds privés souvent variables. Il faut revoir le mode de financement de manière à assurer plus de ressources dédiées à l’enseignement et à réduire les incitatifs à la concurrence entre les établissements, tout en assurant l’accessibilité aux études », affirme la vice-présidente. Cela requiert donc un financement public adéquat. Enfin, bien que le financement des cégeps ne soit pas à l’ordre du jour, la CSN tient à dénoncer les compressions budgétaires qui se sont multipliées au cours des récentes années dans le réseau collégial. Elle réitère, de plus, que la gratuité scolaire doit être établie à tous les ordres d’enseignement. La CSN regroupe trois fédérations du réseau de l’éducation, soit la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP) et la Fédération des professionnèles (FP). La CSN ainsi que les représentantes et les représentants des trois fédérations participeront à la prochaine rencontre qui se tiendra à Sherbrooke cette semaine.