La FSSS-CSN dénonce vivement les propos du Conseil québécois des services de garde éducatifs à l’enfance (CQSGEE), qui accuse des RSG de réclamer illégalement des subventions de 15 millions de dollars par année pour des services non rendus. Sans jamais avancer de preuve, le Conseil va jusqu’à insinuer que des RSG exerceraient de l’intimidation et des représailles à l’endroit de certaines directions de bureaux coordonnateurs qui auraient voulu dénoncer ces agissements.
« Ce sont des propos franchement choquants », lance Lucie Longchamps, représentante du secteur des RSG à la FSSS-CSN, et membre du comité national de négociation. « Ce qui nous dépasse et nous désole, c’est que ces accusations du CQSGEE ne reposent sur aucune donnée ni étude sérieuses et documentées. S’il est vrai que des RSG ont abusé du système, que le conseil le prouve et que le ministère agisse. Mais où sont les rapports faisant état de pratiques illégales? Où sont les plaintes déposées en matière d’intimidation et de représailles soi-disant exercées par des RSG contre des directions de BC? »
Siégeant sur un comité national, appelé comité mixte, LucieLongchamps rappelle que ni le CQSGEE, ni son corollaire l’AQCPE, ni même le ministère n’ont soulevé lefait que des RSG auraient abusé du système. « La décence aurait été à toutle moins que le CQSGEE nous informe de ces situations qui, si elles existent, doivent être corrigées. Or, ça n’a pas été le cas. Le Conseil a plutôt préféré faire un coup d’éclat en faisant passer les RSG pour des fraudeuses. »
Dans une conférence de presse tenue hier, le CQSGEE, qui regroupe des CPE et des bureaux coordonnateurs, a demandé à la ministre de la Famille, FrancineCharbonneau, de serrer la vis dans le but de récupérer 15 millions de dollars par année. Il demandait « d’accroître et de resserrer les contrôles des bureaux coordonnateurs à l’égard de la garde en milieu familial et d’augmenter le nombre d’enquêteurs avant d’initier des mesures qui affecteront la qualité et l’accessibilité des services de garde. »
Étrangement, c’est ce même regroupement qui a lancé, le 26 septembre dernier, un appel aux RSG, leur demandant de s’impliquer dans la bataille que mènerait le CQSGEE auprès du gouvernement Couillard « afin de défendre les intérêts des centres de la petite enfance et des bureaux coordonnateurs et ainsi assurer la pérennité du réseau et l’amélioration continue de la qualité des services. »
« Pour une organisation qui dit vouloir obtenir l’appui des RSG dans sa lutte, on doit dire qu’elle s’y prend drôlement mal : après avoir demandé leur appui, la voilà qui crache sur les RSG en se basant sur des témoignages “anonymes” de directions de BC, et ce, sans preuve! À tout le moins, le CQSGEE manque effrontément de rigueur intellectuelle! »
« Nous avons déposés récemment au ministère de la Famille un rapport portant sur la pérennité des services de garde, suivant une rencontre tenue le 15 août dernier avec la ministre, affirme Dany Lacasse, vice-président et responsable des secteurs privés à la FSSS-CSN. Dans notre rapport, nous suggérons d’apporter des modifications à la loi pour renforcer le réseau des services de garde et ainsi permettre la standardisation, l’harmonisation et l’application des règles administratives et pratiques, notamment en rendant les bureaux coordonnateurs imputables. Nous souhaitons que la ministre tienne compte de nos recommandations pour assurer l’avenir du réseau. »
À propos des RSG et de la CSN
Quelque 2000 RSG regroupés dans 21 syndicats régionaux sont membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), laquelle représente quelque 130 000 membres provenant des secteurs privés et publics. La CSN compte plus de 325 000 membres issus de tous les secteurs d’activité tant privés que publics.