Négociations

La FSSS–CSN rejette les dernières offres du gouvernement

Réunis hier soir en conseil fédéral, les délégué-es de tous les syndicats FSSS–CSN du réseau public de la santé et des services sociaux ont rejeté, sans ambiguïté, les dernières offres du gouvernement, déposées le 31 mars dernier. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ces offres ne répondent pas aux besoins des plus de 100 000 travailleuses et travailleurs qu’elle représente, dans toutes les catégories de personnel. Plus d’un an suivant l’échéance des conventions collectives, les syndicats FSSS–CSN entament dans les prochains jours des consultations, en assemblée générale pour obtenir le mandat de déclencher la grève au moment opportun, si cela s’avère nécessaire.

« Le gouvernement ne semble pas saisir l’ampleur des problèmes auxquels nous faisons face dans ce réseau, explique la vice-présidente de la FSSS–CSN, Josée Marcotte. Après des années de bouleversements et d’austérité, notre réseau était fort mal en point lorsque la crise de la COVID-19 a éclaté. Un grand coup de barre est d’autant plus nécessaire pour améliorer les salaires et les conditions de travail ainsi que les soins et services que nous offrons à toute la population québécoise ».

« Il y a urgence d’agir. Or, le gouvernement nous propose, des reculs, enchaîne le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley. Il n’y a pas de solutions concrètes applicables dès maintenant dans ce qu’il nous offre. Même sur les sujets que le gouvernement identifie comme ses priorités, pensons à la rémunération des préposé-es aux bénéficiaires, à la stabilisation des équipes dans les soins infirmiers ou les centres jeunesse, ses propositions ne sont pas en phase avec les engagements qu’il a pris publiquement. Pour des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs qui jouent un rôle essentiel dans ce réseau, bien qu’ils soient plus éloignés des projecteurs, le gouvernement n’offre absolument rien. Le mépris, ça suffit ».

Offres rejetées
Hier soir, les délégué-es ont analysé en détail l’ensemble des propositions du gouvernement. Ils ont été choqués de constater la fermeture du gouvernement à toute amélioration des conditions de travail et de pratique. Dans les faits, le gouvernement n’a que des « mercis » à offrir à ses « anges gardiens ».

Pourtant, la FSSS–CSN a présenté, au fil des 59 rencontres de négociation sectorielle, plus d’une centaine de solutions concrètes notamment pour renforcer la santé et la sécurité du travail, favoriser la conciliation famille-travail-études, éliminer les surcharges de travail ou encore attirer davantage la relève et retenir l’expertise dans le secteur public. Dans son dépôt, le gouvernement ignore complètement ces enjeux majeurs pour le personnel. Au contraire, il veut forcer de nombreux salarié-es d’augmenter leurs heures normales de travail par semaine dans le but d’économiser des sommes en versement des heures supplémentaires.

Quant aux préposé-es aux bénéficiaires (PAB), le gouvernement ne leur offre pas 26 $ l’heure comme il le prétend. En fait, le gouvernement offre aux PAB ainsi qu’aux auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) un taux de salaire unique de 23, 87 $ l’heure au moment de la signature de l’entente de principe, privant les salariées de milliers de dollars en rétroactivité. Seuls les PAB qui travaillent en CHSLD auraient droit à une prime supplémentaire, avec des conditions, qui ne compte pas au calcul de la rente de retraite. Le plus choquant, c’est que le gouvernement met tout ça conditionnel au règlement des plaintes en maintien de l’équité salariale déposées en 2010 et 2015 non seulement de ces titres d’emploi, mais de l’ensemble des autres emplois de cette même catégorie de personnel. Bref, le gouvernement veut négocier le droit à l’équité salariale et il voudrait que les femmes du secteur public financent elles-mêmes en bonne partie la correction de la discrimination salariale à leur égard!

Vote de grève
Les syndicats FSSS–CSN s’engagent dans une tournée auprès des membres pour voter un mandat de grève d’une banque de journées illimitées, par scrutin secret.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on s’engage là-dedans, rappelle Josée Marcotte. Mais, nous n’avons plus d’autre choix. Depuis un an et demi, nous tentons de faire comprendre au gouvernement que les travailleuses et les travailleurs n’en peuvent plus. Avec la pandémie, nous avons pris conscience, plus que jamais, qu’il y a urgence d’agir pour relever le réseau. En tenant la ligne dure, en refusant de négocier véritablement des solutions tout en affirmant en point de presse que ses offres sont « excellentes », le gouvernement est en train de créer de toute pièce un conflit alors que, dans les circonstances de crise que nous connaissons, les travailleuses et les travailleurs se seraient attendus à davantage de reconnaissance ».

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