La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) invite le ministre de la Famille Mathieu Lacombe ainsi que son gouvernement, à revenir sur leur réaction impulsive concernant l’annonce du gouvernement fédéral sur les services de garde éducatifs à l’enfance. Pour la FSSS–CSN, qui représente 11 000 travailleuses en CPE et 3000 responsables de services de garde en milieu familial (RSG), ne pas investir les sommes octroyées par le fédéral pour sauver ce réseau est une grave erreur.
Comme annoncé lors du dépôt de son budget, le gouvernement fédéral va octroyer six milliards de dollars en cinq ans au Québec à titre de compensation puisque la province dispose déjà d’un programme universel de services de garde éducatif à l’enfance. La FSSS–CSN dénonce depuis de nombreuses années les graves problèmes vécus dans le réseau. Au-delà des 51 000 places manquantes, les conditions de travail offertes ne permettent plus de recruter ou même de retenir les femmes qui y travaillent, ce qui engendre une grave pénurie de personnel et l’exode des RSG.
« Nous connaissons l’état de notre réseau des services de garde éducatifs, sans parler de l’état des milliers de femmes qui le tiennent à bout de bras. Cela aurait été une bonne occasion de rétablir les millions de coupes des dix dernières années qui continuent de mettre notre réseau en péril. Ce n’est pas parce que nous avons au Québec un modèle envié partout dans le monde qu’il fallait injecter ces argents ailleurs, bien au contraire, nous aurions dû poursuivre et continuer d’être le fer de lance de ce si beau modèle » indique Lucie Longchamps, vice-présidente responsable des secteurs privés à la FSSS–CSN.
La fédération demande donc au gouvernement Legault d’agir dès maintenant en utilisant ces sommes pour améliorer les conditions des travailleuses des CPE et des responsables de service de garde en milieu familial et ainsi assurer la pérennité du réseau et le succès de la création de nouvelles places.
« Le gouvernement doit passer par-dessus son différend avec le fédéral concernant le partage des compétences et mettre le bien-être des enfants, des familles et des personnes qui œuvrent dans le réseau en tête de liste de ses priorités. Il faut profiter de la négociation pour le renouvellement de la convention des CPE pour briser le cercle vicieux qui affecte le réseau », ajoute Mme Longchamps. « On demande par exemple au gouvernement d’enfin régler les travaux sur l’emploi comparateur des RSG pour qu’elles soient finalement rémunérées en fonction de la valeur réelle de leur travail. L’ajout de ces sommes est l’occasion rêvée pour le faire ».