Les coupes successives dans les universités mettent nos universités en danger. Voilà le terrible constat dressé par la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec à la lumière des récentes décisions du gouvernement.
« Nous jugeons qu’il est absolument irresponsable de la part du gouvernement du Parti libéral du Québec de procéder ainsi à l’aveugle, c’est-à-dire sans avoir un portrait actuel de l’ensemble du réseau universitaire québécois », indique Sylvain Marois, vice-président de la FNEEQ et responsable du regroupement université.
On l’a vu, ces coupes ont déjà des conséquences concrètes. Elles affectent les services aux étudiantes et aux étudiants, augmentent leur nombre par classe, diminuent l’offre de cours, ce qui nuit à la diversité, à l’accessibilité et à la qualité de l’enseignement.
« Nous avons constaté que certaines administrations ont choisi de réduire le nombre de charges de cours. Or, sachant que les chargées et chargés de cours contribuent quotidiennement à l’accessibilité, à la diversité de l’offre de cours et à la qualité de l’enseignement universitaire partout au Québec, ces coupes, en plus de causer des pertes d’emploi, priveront les étudiantes et les étudiants d’une précieuse expertise et des services auxquels ils ont droit », dénonce M. Marois.
Les milliers de chargées et chargés de cours du Québec clament depuis des années leur appartenance à la communauté universitaire. Et c’est à ce titre qu’ils ne resteront pas les bras croisés face à ces attaques injustifiées, qui reposent davantage sur une idéologie politique que sur la réalité financière. Ils refusent d’être celles et ceux que l’on sacrifie dans le cadre d’un simple exercice comptable!
« Le gouvernement doit agir de manière responsable et dresser rapidement un portrait détaillé des universités québécoises afin d’avoir une vue d’ensemble de la situation actuelle. Ce portrait révèlerait l’état général du réseau, ses besoins réels et pourrait démontrer, entre autres, si l’enseignement obtient sa juste part de financement », mentionne le vice-président de la FNEEQ.
Par ailleurs, pour la fédération, le gouvernement doit reculer sur le projet de loi 15, un projet profondément inéquitable et discriminatoire envers les universités du réseau de l’Université du Québec (UQ).
Enfin, la FNEEQ réclame instamment que le gouvernement dévoile le rapport final sur la politique de financement des universités, dont la publication était attendue en juin 2014.
« Nous exigeons que le gouvernement reconnaisse l’importance du réseau universitaire québécois, véritable moteur social issu de la Révolution tranquille et qu’il agisse, en cette année du 50e anniversaire du Rapport Parent, avec le sérieux, le respect et le discernement que l’institution universitaire mérite », conclut Sylvain Marois.
Profil de la FNEEQ
La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la FNEEQ est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.