La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants (FNEEQ-CSN) est sensible à la préoccupation de la population concernant la connaissance de l’histoire nationale chez les étudiantes et les étudiants. Il apparaît cependant prématuré d’introduire dès la session d’automne prochain, à l’ensemble des cégeps, un nouveau cours obligatoire d’histoire du Québec au programme de la formation générale commune.
Trois éléments incontournables justifient un moratoire : une évaluation des effets de la réforme du programme d’histoire du Québec et du Canada au secondaire, une consultation élargie sur les composantes de la formation générale commune, obligatoire et complémentaire de même qu’une analyse d’impacts sur l’emploi.
« Nous devons rechercher une plus grande cohérence de tous les ordres d’enseignement, et la formation en histoire en est un exemple patent », fait noter d’entrée de jeu madame Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ-CSN. Rappelons que le nouveau cours d’histoire au secondaire sera graduellement implanté de manière expérimentale en secondaire 3 puis en secondaire 4 dès les deux prochaines rentrées scolaires. Dès lors, l’introduction d’un cours dans le tronc commun collégial doit se faire en 2016, en tenant compte de l’évaluation des effets de cette réforme auprès des élèves des écoles participant à la phase expérimentale. C’est seulement en 2018 qu’il sera possible de déterminer s’il y a véritablement besoin d’un cours d’histoire du Québec au collégial. De plus, les modifications proposées au Règlement sur le régime des études collégiales dépassent le débat sur la place de l’histoire du Québec dans le cursus scolaire. Elles impliquent des changements majeurs quant à la formation collégiale. « L’ajout d’un nouveau cours de la formation commune obligatoire ne peut se faire à la pièce et l’élimination d’un cours de la formation générale complémentaire exige une consultation large », poursuit Caroline Senneville.
Finalement, avant de prendre position sur une telle modification à la formation collégiale, « il faut aussi évaluer son impact sur la grille de cours, sur la tâche des enseignantes et des enseignants et sur l’emploi », conclut la leader syndicale.
À propos de la FNEEQ-CSN
La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. La fédération regroupe, entre autres, 85 % des profs de cégep ainsi que le personnel de plusieurs établissements privés de l’ordre collégial. Affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la FNEEQ est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.