La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) profite de la rentrée scolaire pour rendre publiques ses priorités en matière d’éducation et réclamer aux partis des engagements plus ambitieux. « Jusqu’à présent, les principales formations politiques n’ont pas su présenter l’éducation comme un projet collectif au Québec », affirme Caroline Quesnel, présidente de la fédération.
Léandre Lapointe, responsable du regroupement des 40 syndicats des établissements privés, déplore que le réseau d’enseignement ait terriblement souffert des compressions du gouvernement ces dernières années. « Les chefs des partis doivent comprendre qu’il est urgent de réinvestir massivement, de façon stable et récurrente, afin de protéger le système d’éducation au Québec. Il importe notamment de mieux soutenir les élèves en difficulté, en leur fournissant des ressources à la hauteur de leurs besoins », soutient-il.
La responsable du regroupement cégep, Josée Chevalier, qui représente 85 % des professeurs de ce réseau, se demande pour sa part de quelle façon les partis veulent consolider la place des collèges dans le système éducatif ainsi que leur apport en région. « Comment entendent-ils s’y prendre pour diminuer la précarité dans l’ensemble des établissements et travailler à l’intégration de la formation continue à l’enseignement régulier? Face aux transformations annoncées du réseau, comment les partis veulent-ils préserver une vision humaniste de celui-ci et valoriser l’expertise des professeurs? Nous devons savoir à quelle enseigne ils logent sur ces questions fondamentales. »
« Comment les partis comptent-ils pallier le mal-financement qui pousse trop souvent les administrations universitaires à se lancer dans la course à la clientèle, que ce soit par la localisation de nouveaux campus dans le territoire d’une autre institution ou le recrutement international? » s’interroge à son tour le responsable du regroupement université, Richard Bousquet. Avec des transformations technologiques annoncées comme celle du eCampus, les chefs des partis doivent nous faire connaître leurs plans pour conserver l’expertise du corps enseignant et maintenir les emplois. Comment entendent-ils contrecarrer la sous-traitance de l’enseignement qui précarise les emplois et qui affecte la formation? Nous sommes avides de les entendre sur ces questions », ajoute celui qui représente une douzaine de syndicats de chargé-es de cours.
« Si les leaders politiques considèrent véritablement l’éducation comme une priorité, il leur reste maintenant un mois pour présenter une vision globale et inspirante aux électeurs du Québec », conclut Caroline Quesnel, qui représente près de 34 000 membres du primaire à l’université.