Après avoir pris connaissance de la Politique nationale sur la recherche et l’innovation (PNRI) dévoilée aujourd’hui par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRST), Pierre Duchesne, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) souligne l’engagement de l’État à valoriser le rôle des chercheurs et à promouvoir la science. Cependant, étant donné le titre de la politique, Priorité emploi, la FNEEQ émet un doute quant à l’équilibre que dit souhaiter le ministre entre la recherche fondamentale et l’essor industriel.
La FNEEQ est satisfaite de constater que la politique s’étale sur une période de cinq ans, ce qui correspond au souhait du milieu et qui permettra d’assurer une continuité dans les projets de recherche ainsi que des conditions de travail plus stables pour les chercheurs. « Nous osons espérer que lorsqu’il parle des chercheurs dans les universités, le ministre inclut toutes celles et tous ceux qui oeuvrent en recherche et en création, dont les chargé-es de cours », indique Mme Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ.
Mme Senneville fait également valoir que la politique reconnaît l’apport indispensable des universités dans le domaine de la recherche, apport qui s’étend aujourd’hui aux établissements du réseau collégial. « L’une des réserves que nous avons à formuler, est au sujet de l’appui à la recherche qui se fait dans les cégeps », mentionne Mme Senneville. En effet, puisque la totalité des sommes additionnelles destinées à l’ordre collégial sera versée aux centres collégiaux de transfert technologique (CCTT), cela laisse en plan de nombreux autres types de recherche effectués dans les cégeps et qui méritent également reconnaissance, tels la recherche disciplinaire et la recherche pédagogique. Par ailleurs, elle souligne que la formule de financement pour les universités est plus englobante et transparente, ce qui s’avère un net progrès.
Cependant, la FNEEQ souhaite s’assurer que le financement de partenariats entre les entreprises et les établissements d’enseignement supérieur soit accordé au bénéfice de l’ensemble de la société et que la recherche libre et non commerciale sera également soutenue. Enfin, pour la présidente de la FNEEQ, consacrer 3% du PIB à la recherche doit être accueilli de façon positive.
Profil de la FNEEQ–CSN
La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. La fédération regroupe, entre autres, 85 % des professeurs de cégep ainsi que le personnel de plusieurs établissements privés de l’ordre collégial. La vaste majorité des chargées et chargés de cours ainsi que les tuteurs et les tutrices de la TELUQ sont membres de syndicats affiliés de même que le personnel de 37 établissements d’enseignement privés. La FNEEQ est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.