Aujourd’hui, nous sommes outrés. Nous ne pouvons pas comprendre comment des employeurs peuvent fermer une usine par simple peur de syndicalisation. Nous parlons ici de la fermeture de l’usine Les Crustacés de Gaspé à Grande-Rivière. Pour le Conseil central Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine–CSN, cette fermeture est la réponse à la syndicalisation de ces travailleuses et travailleurs par UNIFOR. Nous ne sommes pas toujours en accord avec les autres organisations syndicales, mais dans ces situations, nous mettons de côté nos différends pour le bien des travailleurs. Comme UNIFOR, nous désirons syndiquer les travailleuses et travailleurs du secteur des pêches seulement pour les aider à améliorer leurs conditions de travail qui sont souvent aberrantes.
Depuis de nombreuses années, nous tentons de syndiquer les usines de transformation des produits de la mer. Nous entendons toujours les mêmes commentaires des travailleuses et travailleurs, « Les boss vont fermer l’usine si nous nous syndiquons. » En effet, c’est possible! Parfois ça arrive, mais jamais ça ne devient acceptable. En Gaspésie, le meilleur exemple d’un succès de syndicalisation est dans le secteur des pêches. C’est l’entreprise Les Pêcheries Marinard ltée qui est syndiquée CSN depuis près de 45 ans. Dans cette usine, la CSN a su améliorer les conditions de travail de ses membres. Elle a aussi travaillé avec l’employeur pour permettre la pérennité de l’entreprise. La syndicalisation ne signifie pas la fermeture de l’usine, au contraire.
La mission des syndicats est d’accompagner les travailleuses et travailleurs à se construire un contrat de travail qui améliora leurs conditions de travail. Nous ne négocions pas pour faire perdre des emplois : nous cherchons les règlements qui seront à l’avantage de nos membres et de l’employeur. Dans le cas de la fermeture de l’usine Les Crustacés de Gaspé, il est évident que nous faisons face à un consortium qui ne veut pas de syndicat et qui est prêt à tout pour nous empêcher de syndiquer ses salarié-es. Pour Anatole Chiasson, président du Conseil central Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine : « Les dernières années de pêches records du homard et du crabe ainsi que l’augmentation des prix rendent complètement ridicule l’argument que l’usine Les Crustacés de Gaspé, située à Grande-Rivière, n’était pas rentable. Comment se fait-il que cet employeur n’a pas pris en considération l’avenir de ses salarié-es? C’est une honte pour la région. » Nous désirons donner tout notre soutien aux travailleuses et travailleurs de l’usine Les Crustacés de Gaspé. Nous invitons aussi les travailleuses de ce secteur d’activité à se syndiquer massivement afin de stopper cette attitude cavalière des employeurs.