Vente et fermeture des journaux hebdomadaires de Sun Media

La Fédération nationale des communications défend l’importance de l’indépendance du journalisme régional

La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) prend acte de l’achat de 14 des 33 journaux hebdomadaires mis en vente à la suite de la décision du Bureau de la concurrence dans le cadre de l’acquisition par Transcontinental Inc. des 74 hebdomadaires de Sun Média, mais déplore la fermeture des 19 autres, entraînant la perte de 80 emplois et une érosion de l’accès à l’information régionale et à la diversité des voix pour plusieurs communautés.

Les trois journaux hebdomadaires dont les employés sont syndiqués à la FNC-CSN ont donc trouvé preneur. Il s’agit de L’Écho du Nord (Saint-Jérôme), acheté par Éditions Blainville Deux-Montagnes du Groupe JCL, ainsi que Le Point du Lac-Saint-Jean (Saint-Félicien) et Le Réveil (Saguenay), eux-mêmes acquis par Néomédia.

La FNC-CSN est très inquiète des intentions de Néomédia quant à la nouvelle vocation des onze hebdomadaires dont il est devenu propriétaire puisqu’on a déjà annoncé que la version « papier » disparaîtra pour céder la place à une version uniquement numérique.

Également, l’entreprise de marketing semble cultiver une approche très « commerciale » de l’information. Son site web (www.neomedia.com) propose entre autres aux entrepreneurs régionaux de démarrer leur propre média en ligne afin d’avoir « La Une, au profit de votre entreprise ». Dans leur rubrique « Comment ça fonctionne », il est très préoccupant de lire :

« L’idée à la base de Néomédia est tout à fait géniale : offrir une solution d’affaires, prête à utiliser et facile à opérer, à des personnes possédant des aptitudes pour la vente et la gestion au sein d’une région géographique qui leur est octroyée en EXCLUSIVITÉ.

« La stratégie pour le ‘néo entrepreneur’ est de proposer, aux entreprises et organisations œuvrant au sein de sa région, un média exclusif qui les positionnera auprès de leurs clients. Grâce à Néomédia, les entrepreneurs s’adressent à une clientèle captive et friande des informations locales. »

Selon Pascale St-Onge, la secrétaire générale de la FNC-CSN, cette approche démontre une nette méconnaissance du rôle de l’information dans une société démocratique : « Les textes journalistiques ne doivent pas être des arguments de vente publicitaire, mais bien des sources d’informations précieuses, vérifiées et sérieuses afin que les citoyens puissent faire des choix éclairés, a commenté madame St-Onge. En ce sens, nous invitons l’entreprise à confirmer son adhésion au Conseil de presse et à son Code de déontologie dans les meilleurs délais. »

Par ailleurs, la FNC-CSN continuera de veiller à ce que ses membres puissent exercer leurs fonctions dans le respect de leur convention collective et des meilleures pratiques journalistiques.

Le Conseil de presse du Québec est un organisme privé, à but non lucratif, qui œuvre depuis près de quarante ans à la protection de la liberté de la presse et à la défense du droit du public à une information de qualité. Depuis sa création, le Conseil a été appelé à se pencher, à titre de tribunal d’honneur, sur plus de 2000 plaintes concernant des médias d’information distribués ou diffusés au Québec, qu’ils soient membres ou non du Conseil, qu’ils appartiennent à la presse écrite ou électronique.

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