Ce midi, des paramédics de Québec et de Charlevoix à l’emploi de la Coopérative des techniciens ambulanciers de Québec, ont manifesté pour dénoncer le refus de la coopérative d’introduire à la convention collective un mécanisme permettant de combattre la surcharge de travail. Dans la région de la Capitale nationale le manque de ressources se fait de plus en plus criant avec pour conséquence une augmentation sensible des délais d’intervention des paramédics.
Ce refus de la CTAQ, après huit mois de grève, est d’autant plus surprenant que les négociations ont grandement progressé sur les autres enjeux et que la demande syndicale ne coûte pratiquement rien à l’employeur. Pourtant, la CTAQ assure aux paramédics que l’enjeu de la surcharge de travail lui tient à cœur. Cette question est l’une des seules qui empêchent désormais les parties de convenir d’un règlement satisfaisant.
« Les paramédics de Québec, nous sommes constamment à la course, explique le président de l’Association des travailleurs du préhospitalier de Québec (ATPH–CSN), Frédéric Maheux. On se bat contre la montre pour pouvoir intervenir dans des délais raisonnables. On le fait parfois même au détriment de notre propre santé, de notre propre bien-être. On a beaucoup étiré l’élastique au cours des dernières années, ce qui fait qu’aujourd’hui, on est rendu près du point de rupture, c’est intenable. Les dirigeants de notre coop le savent fort bien. On en revient donc pas de constater que c’est sur la question de la charge de travail qu’ils se braquent et qu’ils empêchent un règlement ! »
« On attend plus de celles et ceux qui dirigent notre coop, enchaîne le président du Syndicat des paramédics de Charlevoix–CSN, Emmanuel Deschênes. Pourquoi ne saisissent-ils pas l’occasion pour régler ce conflit et travailler avec nous pour consolider les services ? Même si la décision ne relève pas de la CTAQ, nous aimerions qu’elle nous aide plus qu’elle ne le fait actuellement, par exemple, à convaincre le gouvernement qu’il faut se débarrasser des horaires de faction dans Charlevoix. À cause de ces horaires de travail désuets, nos délais d’intervention sont trop longs. »
Pour la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Ann Gingras, il n’est pas question de baisser les bras. « Les enjeux qui demeurent à régler, la charge de travail et l’abolition des horaires de faction sont directement liés à la qualité des services à la population. On doit donner aux paramédics les moyens nécessaires pour accomplir leur mission. Cela ne peut pas reposer que sur leur dévouement. La CSN mettra tout en œuvre pour les soutenir jusqu’à ce qu’ils obtiennent une entente satisfaisante sur leurs priorités ».
Règlement possible
« Advenant un changement de position de la part des coopératives quant aux surcharges de travail, la perspective d’un règlement global de ce conflit pourrait se matérialiser, souligne le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN et membre du comité national de négociation, Jean Gagnon, car il s’agit d’un des seuls sujets sur lesquels nous ne nous sommes pas entendus. En ce qui a trait aux horaires de travail désuets (horaires de faction), nos échanges se poursuivent avec le gouvernement ». Les conventions collectives du secteur préhospitalier sont échues depuis le 31 mars 2015.
À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) regroupe quelque 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien du préhospitalier. Elle compte plus de 120 000 membres dans les services de santé, les services sociaux et les services de garde. Elle est affiliée à la CSN qui compte 300 000 adhérents de tous les secteurs d’activité.