La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à manifester sa solidarité à l’endroit des travailleuses et des travailleurs de la restauration rapide qui ont dressé des piquets de grève dans plus de 150 villes américaines, aujourd’hui, pour relever le salaire minimum à 15 $ l’heure. Selon le président de la CSN, Jacques Létourneau : « Les dizaines de milliers d’Américaines et d’Américains qui participent à ce mouvement font preuve d’un grand courage en affrontant les géants de la restauration rapide aujourd’hui. Nous ne pouvons que saluer leur détermination et leur engagement dans cette lutte pour vivre décemment. » Aux États-Unis, l’impact des lois anti-ouvrières, comme le Right to Work, qui visaient notamment à diminuer le nombre de salarié-es couverts par une convention collective, a eu un effet déterminant sur leur revenu et leur qualité de vie.
« Nous savons que le gouvernement Harper et le patronat canadien salivent à l’idée d’importer ici ces législations antisyndicales, a poursuivi le porte-parole syndical. Le Forum social des peuples, qui s’est tenu à Ottawa à la fin août, a démontré la volonté de nombreuses organisations du Québec et du Canada d’unir leurs forces pour contrer les conservateurs à cet égard, mais aussi pour l’ensemble de son œuvre sur les plans social et environnemental. »
Au Québec aussi
« Au Québec, nous réclamons depuis plusieurs années de hausser le salaire minimum pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs de vivre décemment, a déclaré Jacques Létourneau. Dans la restauration rapide, mais aussi dans les résidences privées pour personnes âgées, par exemple, des milliers d’hommes et de femmes qui travaillent 40 heures par semaine sont pourtant incapables de faire vivre décemment leurs familles. Nous demandons au gouvernement du Québec d’établir un salaire minimum qui permette de les sortir de la pauvreté. »
La CSN réfute les arguments des patrons, selon qui une hausse substantielle du salaire minimum aurait des conséquences sur le plan de l’emploi. « Au contraire, l’économie s’en trouverait stimulée et toutes les régions en bénéficieraient », soutient le porte-parole syndical. D’ailleurs, le futur PDG de Couche-Tard, Brian Hannasch, s’est dit favorable à une hausse du salaire minimum, déclarant au quotidien Le Devoir qu’« au final, il en résulterait un plus grand pouvoir d’achat chez sa clientèle ».
Lors de son 64e Congrès, qui s’est tenu en mai dernier, la CSN a adopté des recommandations pour améliorer les conditions de travail et de vie de ceux et de celles qui ne peuvent compter sur un syndicat pour améliorer leur sort. On parle ici du relèvement des normes du travail, d’un encadrement des conditions de travail des travailleuses domestiques, d’un accès à la protection sociale, peu importe le statut d’emploi, et d’une amélioration de la réglementation des agences de placement.