Politiques restrictives du gouvernement Couillard

La CSN s’engage dans la lutte à l’austérité

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) propose à ses organisations affiliées de faire de la lutte aux politiques d’austérité du gouvernement Couillard une priorité d’action au cours des prochains mois. En ce sens, elle participera, aux côtés de celles et de ceux qui s’opposent aux visées libérales, à créer une alliance la plus large possible pour mener cette bataille cruciale pour le Québec.

« L’opposition aux politiques d’austérité du gouvernement Couillard se met en place, a mentionné Jacques Létourneau. La lutte que mènent les employé-es municipaux et ceux des sociétés de transport en commun pour s’ opposer au projet de loi no 3 en est un gros morceau. Tous les jours, des syndicats de la santé dénoncent les effets des coupes budgétaires et du sous-financement sur les services à la population. Le Front commun prépare la prochaine négociation des employé-es de l’État dans un contexte des plus sinistres. En outre, des groupes populaires annoncent une manifestation le 31 octobre contre les visées des libéraux. Nous proposons à nos 2000 syndicats et à nos 325 000 membres de prendre part au mouvement et d’étendre cette mobilisation aux quatre coins du Québec pour empêcher le gouvernement Couillard de démanteler l’État social québécois et de saccager nos services publics et nos programmes sociaux. »

Au Palais des congrès de Montréal, où sont réunis jusqu’à vendredi plus de 750 salarié-es de la centrale et délégué-es du conseil confédéral, l’instance décisionnelle entre les congrès, le président de la CSN a plaidé pour créer une alliance la plus large possible afin de favoriser une coordination des actions contre le gouvernement libéral. « Nous n’avons pas l’intention de le laisser faire et nous serons actifs avec celles et ceux qui veulent contrecarrer le projet dévastateur des libéraux, a-t-il ajouté. L’enjeu est majeur. »

Un Québec trompé et tronqué

« Depuis les dernières semaines, les libéraux ont été très clairs sur leurs intentions, a mentionné le président de la CSN. Ils veulent en finir avec ce qui fait la force du Québec pour atteindre à mieux répartir la richesse et établir plus d’équité : la fin d’un État social fort. Pourtant, lors de la campagne électorale, il n’a jamais mentionné qu’il irait dans cette direction ni qu’il frapperait aussi durement. Il a trompé le Québec. » Le 1er mai, lors de la traditionnelle rencontre des chefs syndicaux avec le premier ministre, ce dernier a déclaré qu’il n’avait pas l’intention d’entreprendre son mandat comme l’avait fait son prédécesseur Jean Charest, en 2003, en déposant une kyrielle de projets de loi antisociaux et antisyndicaux, tous adoptés sous le bâillon. « Philippe Couillard disait plaider pour une réconciliation. Dans les faits, ses politiques d’austérité auront exactement l’effet contraire : couper le Québec en deux et creuser davantage les écarts », a réagi Jacques Létourneau. « Nous rappellerons à sa mémoire comment, en 2003, nous avons réagi en manifestant dans la rue, devant les établissements et les usines contre les politiques du gouvernement Charest. Le premier ministre devrait aussi se souvenir du bruit des casseroles qui ont retenti en 2012, lorsque les libéraux ont voulu hausser les droits de scolarité universitaires. »

Un modèle unique

Selon ce dernier, le modèle social québécois, unique en Amérique du Nord, n’est certes pas parfait, diminué par plus de 25 années de réformes et de sous-financement. « En outre, en changeant à maintes reprises les règles fiscales, les gouvernements qui se sont succédé ont privé l’État de sources de revenus qui font aujourd’hui défaut. Ces coupes purement idéologiques et cette quête effrénée vers le déficit zéro jouent davantage contre la classe moyenne, celle des travailleuses et des travailleurs, et contre les plus démunis. Elles doivent cesser. Un autre modèle est possible. Nous le ferons valoir. » Récemment, aux politiques d’austérité lancées (gel des effectifs dans le secteur public, réduction des dépenses dans plusieurs ministères, sous-financement des services de santé et d’éducation, coupes dans les centres jeunesse…) et aux cibles, colossales, des commissions sur la révision permanente des programmes et de la fiscalité qu’il a mises sur pied se sont ajoutées des annonces d’une série d’autres mesures toutes plus catastrophiques les unes que les autres qui frapperaient tous les pans de notre société : congés parentaux, services de garde, universités, autres réorganisations dans la santé et l’éducation, conservatoires de musique, etc.

Pour la CSN, l’État doit jouer un rôle actif pour consolider notre modèle en redonnant tout son sens aux fonctions de l’État comme redistributeur de la richesse tout en permettant la croissance économique. « Les organisations internationales comme le Fonds monétaire international ont avoué avoir été dans l’erreur en misant à tout prix sur l’austérité, a poursuivi le président de la CSN. Le premier ministre Couillard dirige le Québec vers un cul-de-sac. » « Au cours des prochains mois, nous démontrerons tous les effets des coupes libérales sur la population. Le gouvernement Couillard verra qu’elle est fortement attachée à ses services publics, ses programmes sociaux et à la mission que doit jouer l’État au Québec pour redistribuer la richesse. Nous lui ferons valoir de multiples façons notre opposition à son entreprise de démantèlement » a conclu Jacques Létourneau.

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