La CSN réprouve la proposition adoptée par les jeunes libéraux d’abolir les cégeps et invite Philippe Couillard à demeurer ferme concernant la position qu’il a lui-même prise lorsqu’il s’est prononcé contre cette idée lors de la course à la chefferie du parti libéral en 2013.
C’est grâce à ce modèle unique que le Québec vient en tête de liste de la fréquentation postsecondaire chez les jeunes de 24 ans et moins au Canada, rappelle d’entrée de jeu Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. « Les chiffres ne mentent pas : depuis plusieurs années, le Québec a réussi, grâce aux cégeps, à combler son retard par rapport au reste du Canada en matière d’études postsecondaires. Les Québécois sont même les plus nombreux au Canada à entreprendre de telles études », enchaîne la vice-présidente.
Les cégeps représentent un pôle important de développements économique, social et culturel pour bon nombre de régions au Québec, estime pour sa part Caroline Senneville, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui représente le corps enseignant des cégeps. « Ils forment dans différents secteurs des techniciennes et techniciens de haut niveau qui contribuent étroitement au développement des régions. Pour certaines d’entre elles, la fermeture du cégep pourrait être catastrophique » explique-t-elle.
« La cohabitation entre les secteurs technique et préuniversitaire, qui partagent les mêmes cours de formation générale, constitue une passerelle intéressante vers l’université », souligne enfin Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) qui représente les employé-es de soutien des cégeps. « Beaucoup de jeunes issus de milieux moins favorisés choisissent dans un premier temps de faire une technique et décident par la suite, grâce à cette formation générale commune, de poursuivre des études universitaires », illustre-t-il.
« J’invite Philippe Couillard à se montrer cohérent avec sa propre position. Il faut préserver un modèle qui a fait ses preuves et qui a un rôle à jouer de premier ordre dans le développement du Québec et de ses régions », conclut finalement Véronique De Sève.
À propos de la CSN, de la FNEEQ-CSN et de la FEESP-CSN La CSN est composée de près de 2000 syndicats et regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux. La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe quelque 33 000 membres dans les cégeps, les établissements privés et les universités. La Fédération des employées et employés de services publics-CSN (FEESP-CSN) compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 travailleuses et travailleurs dans le domaine des services publics et parapublics.