La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à joindre sa voix à toutes celles et à tous ceux qui rendent hommage à Jacques Parizeau, homme d’action et d’une grande franchise, économiste et politicien qui a été aux premières loges des événements marquants de l’histoire récente du Québec.
« En décembre 2002, nous avions invité Monsieur Parizeau à intervenir au conseil confédéral de la CSN, a rappelé le président Jacques Létourneau. Il avait sans détour fustigé le chapitre 11 de l’accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), en raison de la perte de souveraineté des États qui découlait de l’immense pouvoir qu’il accorde aux entreprises. » Devant les délégué-es réunis, l’ex-premier ministre du Québec avait déclaré que « la marge de manœuvre d’un État pour faire face à la pauvreté est d’autant plus grande que le pays est développé et riche ». Il précisait toutefois que les accords de commerce international malmènent cette marge de manœuvre alors que de plus en plus, il est question d’imposer les règles du marché à la culture, à la santé, à l’éducation ou à des ressources vitales comme l’eau. «Là, disait-il, les règles du marché remplaceraient la capacité d’intervention des gouvernements. » Pour les pays en voie de développement, les politiques néolibérales du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale ont en outre souvent été désastreuses, provoquant des troubles sociaux graves. Jacques Parizeau allait jusqu’à dire qu’il revient de plus en plus aux communautés locales d’agir. ( Perspectives CSN, Numéro 1, mars-avril 2003)
« De tels propos venant d’un homme de sa stature, qui a occupé des fonctions majeures dans l’État québécois, y compris à l’aube de la Révolution tranquille, étaient rafraîchissants pour les militantes et les militants syndicaux, a poursuivi Jacques Létourneau. En outre, sur la question de la dette et des histoires de peur que les tenants des politiques d’austérité ressassent sans fin pour justifier des compressions tous azimuts, Monsieur Parizeau détonnait aussi par ses déclarations éclairantes qui tranchaient avec le point de vue officiel des politiciens et de la ligne économique dominante. Nous saluons bien bas cet homme qui a aussi fait de l’indépendance du Québec un objectif incontournable. »
La CSN tient à présenter à la famille et aux proches du défunt ses plus sincères condoléances.