Tous les yeux des militantes et des militants des droits de la personne et de la liberté d’expression de la planète sont tournés vers l’Arabie saoudite, alors que Raif Badawi pourrait de nouveau être fouetté demain. Au Québec et au Canada, la mobilisation se poursuit pour presser le gouvernement de Stephen Harper de multiplier les démarches pour que cesse ce châtiment barbare et pour la libération immédiate du blogueur emprisonné depuis le 17 juin 2012.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) joint sa voix à toutes celles qui réclament du ministre des Affaires étrangères, John Baird, qu’il pose des gestes concrets et continus pour obtenir sa libération. Des représentants de la CSN participeront d’ailleurs au rassemblement d’Amnistie internationale, aujourd’hui à 13 h 45, devant le Parlement canadien, à Ottawa, puis à la vigile devant l’ambassade d’Arabie saoudite. Le vice-président de la CSN, Jean Lacharité, marchera aux côtés de militantes et de militants de la centrale syndicale qui viendront en autobus de l’Estrie, de Montréal et de Gatineau pour montrer leur soutien à Raif Badawi.
La CSN invite ses membres et la population à signer la pétition d’Amnistie et à écrire au ministre Baird pour qu’il agisse promptement afin de permettre au prisonnier d’opinion de rejoindre sa famille, réfugiée à Sherbrooke.
En décembre dernier, le conseil confédéral de la CSN a voté une résolution d’appui à la libération de Raif Badawi, arrêté pour avoir créé un site Internet de débat politique et social, et plaidant pour la liberté d’expression. Il a été condamné à 10 ans d’emprisonnement, à 1000 coups de fouet et à une amende d’un million de riyals saoudiens (près de 290 000 $). Raif Badawi a été frappé de 50 coups de fouet le 9 janvier.
La CSN a écrit au roi Abdullah bin Abdul Aziz Al Saud, au prince Mohammed bin Naif bin Abdul Aziz Al Saud, ministre de l’Intérieur, et à Yousuf Rashad A. Abuaish, ministre et chargé d’affaires de l’ambassade du Royaume d’Arabie saoudite à Ottawa, afin que les autorités saoudiennes :
• amnistient immédiatement Raif Badawi, et toutes les autres personnes détenues pour avoir exercé leur liberté d’expression, et les libèrent immédiatement et sans conditions ; • se conforment au droit international afin d’assurer le respect des droits de la personne en Arabie saoudite.