Partout au Québec comme ici à Montréal, des milliers de parents et leurs enfants, ainsi que des travailleuses et des travailleurs oeuvrant dans les services de garde éducatifs ont dénoncé les mesures d’austérité que veut mettre en place le gouvernement de Philippe Couillard. Pour la CSN, membre de la coalition Mouvement pour la sauvegarde de la politique familiale québécoise, le message est clair : pas question de sacrifier les services de garde éducatifs sur l’autel de l’austérité.
Elle invite le gouvernement à faire marche arrière et à œuvrer plutôt au renforcement de ce joyau que sont les services de garde. « Nous sommes très satisfaits de la participation des parents et de celle de nos membres qui ont clairement démontré leur volonté de s’opposer aux visées de ce gouvernement qui cherche à imposer ses mesures d’austérité sans jamais prendre en considération les besoins de la population. Il n’a pas fini d’entendre parler de nous », a lancé Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
Des menaces sans précédent
Le 5 septembre dernier, le journal Le Devoir dévoilait que le gouvernement envisageait d’imposer des hausses de tarifs de base, en plus d’ajouter une modulation tarifaire en fonction des revenus, balayant du coup les principes d’accessibilité et d’universalité des services de garde. En outre, le gouvernement a déjà adopté une série de mesures qui pourraient mettre en péril la qualité des services éducatifs.
Parmi elles, mentionnons des coupes de 70 millions de dollars dans les services de garde éducatifs à la petite enfance, l’élimination de l’allocation spéciale pour le soutien aux enfants en milieu défavorisé et d’importantes compressions dans les services de garde éducatifs en milieu scolaire. De plus, plusieurs familles n’ont toujours pas accès aux services de garde à 7,30 $ en CPE, en milieu familial régi ou même à l’école sur leur territoire. La décision de reporter en 2021 la création de 15 000 nouvelles places en CPE n’aidera aucunement les parents.
Pour Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN et responsable du dossier des services de garde et de l’éducation, « Le gouvernement fait complètement fi des avantages concrets et prouvés que procurent aux familles et aux enfants les services de garde éducatifs financés par l’État. La mission éducative des services de garde sur le développement des enfants, l’accès des femmes au marché du travail en raison de l’existence des services de garde de proximité, les retombées économiques sont complètement évacués sous prétexte d’atteindre le déficit zéro. Eh bien, ces mesures de régression sociale ne passeront pas. »
Rappelons que ces orientations n’ont jamais fait l’objet d’aucun engagement en campagne électorale. Au contraire. Le parti libéral s’était même opposé, avec raison, à la politique du précédent gouvernement qui voulait augmenter les tarifs à 8 $ puis à 9 $, tout en dénonçant les impacts négatifs de ces hausses pour les familles. « Comment ce gouvernement peut-il vouloir imposer de telles hausses tout en introduisant le concept de l’utilisateur payeur? affirme Jeff Begley de la FSSS-CSN. Les services de garde sont un avantage pour l’ensemble de la société, leur financement doit reposer sur le maintien et la bonification d’un système progressif d’impôt sur le revenu. C’est clairement une fronde faite à la population et aux enfants. »
Attaques contre tous les acquis sociaux
Plus largement, la CSN considère que tous les acquis sociaux sont attaqués de plein fouet. La recherche d’une plus grande équité entre les individus, d’un meilleur partage de la richesse, d’une économie respectueuse de l’environnement, de services de santé et de services sociaux de qualité, d’un système d’éducation qui assure l’égalité des chances ou encore d’une administration publique au service des besoins de la population, tout ça est mis à mal par le gouvernement libéral. En plus d’être membre de la coalition Mouvement pour la sauvegarde de la politique familiale, la CSN a formé récemment avec des dizaines d’organismes le mouvement Refusons l’austérité. Des organisations féministes, communautaires, populaires, étudiantes et syndicales projettent d’intensifier les moyens d’action pour contrer les plans d’austérité du gouvernement. Deux manifestations sont prévues simultanément à Montréal et à Québec, le 29 novembre prochain.
À propos des services de garde et de la CSN
Quelque 10 200 travailleuses et travailleurs en centre de la petite enfance et un peu plus de 2000 responsables de service de garde en milieu familial sont membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), de même qu’environ 4 000 travailleuses et travailleurs en services de garde en milieu scolaire membres de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN). Pour sa part, la CSN représente plus de 325 000 membres issus de tous les secteurs d’activité tant privé que public.