Les parlementaires auront l’occasion ce soir de se saisir de pétitions importantes notamment celle demandant un moratoire sur les transferts de ressources publiques vers les GMF et celle réclamant le maintien du poste de Commissaire à la santé et au bien-être, deux initiatives soutenues par la Confédération des syndicats nationaux. La CSN invite les députés siégeant à la Commission de la santé et des services sociaux à étudier ces questions avec rigueur et à mettre de côté la partisannerie politique comme ils ont su si bien le faire sur la question des conditions de vie des adultes hébergés en Centre d’hébergement et de soins de longue durée. La CSN avait salué la pertinence de ce rapport de la commission, déposé en juin dernier.
« Nos préoccupations sur ces deux enjeux sont connues et elles sont partagées par une partie significative de la population, et pas seulement dans les milieux syndicaux, explique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Mettre les ressources publiques des CLSC au service des médecins dans les GMF, des groupes qui ont pour vocation de générer des profits, est une décision lourde de sens qui a de nombreuses implications. Cette commission est toute désignée pour poser un regard objectif sur cette nouvelle orientation que veut donner le gouvernement à notre réseau. Quels sont les risques, pour l’accessibilité aux services ou pour l’autonomie professionnelle des intervenants ? Qu’est-ce qui doit être mis en œuvre pour protéger les personnes les plus vulnérables qui ont besoin des services actuellement offerts en CLSC ? ».
Plusieurs mois après les premiers transferts de ressources vers le privé, la CSN milite toujours pour l’instauration d’un moratoire. Pour la confédération syndicale représentant plus de 120 000 travailleuses et travailleurs du réseau public, les réponses tentées par les établissements et par le gouvernement sont insatisfaisantes.
Commissaire
De même, la CSN espère que cette commission saisira l’occasion d’étudier les conséquences de la disparition du poste de Commissaire à la santé et au bien-être. Véritable chien de garde indépendant, le rôle du commissaire est plus important que jamais en cette période de bouleversements majeurs induits par les réformes pilotées par le ministre Gaétan Barrette. « De son propre aveu, le ministre a plus que jamais centralisé tous les pouvoirs entre ses mains. On ne peut pas accepter que, parallèlement, il fasse disparaître le seul organisme indépendant capable d’évaluer globalement le réseau. Dans le passé, les interventions du commissaire ont souvent permis de corriger ou d’améliorer plusieurs volets de nos services sociaux et de santé. Son rôle est essentiel », explique Jean Lacharité.
Ma place en santé, j’y tiens
L’instauration d’un moratoire sur les transferts de ressources publiques vers les GMF et le maintien du poste de Commissaire à la santé et au bien-être font partie des revendications portées par la CSN dans le cadre de la campagne Ma place en santé, j’y tiens.