Si le nouveau gouvernement de la CAQ veut réellement être celui du changement, il doit abandonner la vieille rhétorique des baisses d’impôt et de la disparition de postes dans la fonction publique qui n’affecteraient supposément pas les services à la population.
« On veut sortir du cauchemar qu’on vit depuis 15 ans dans les services publics. En faire plus avec moins pour donner des baisses d’impôt, ça ne marche tout simplement pas », lance Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord CSN (CCCN). Cette approche dépassée épuise les travailleuses et les travailleurs et nuit au recrutement du personnel, notamment en santé et en éducation.
Économie régionale
Sur le plan économique, François Legault a répété à plusieurs reprises qu’il voulait plus d’emplois à 30 $ l’heure, mais que va-t-il faire pour conserver ceux qui existent déjà?
Le Conseil central Côte-Nord CSN demande notamment à la CAQ de ne pas abandonner les alumineries qui sont toujours frappées par un tarif de 10 % sur l’aluminium qui est exporté au sud de la frontière. « Il faut que le nouveau gouvernement trouve une façon de maintenir les investissements dans l’aluminerie de Baie-Comeau malgré les pressions du président Trump », demande Guillaume Tremblay.
Si l’on veut vraiment augmenter le salaire des travailleuses et des travailleurs, il existe une autre solution simple pour améliorer le sort de plusieurs milliers de personnes d’un coup. « Pourquoi ne pas augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure? », suggère Guillaume Tremblay, qui ajoute qu’une meilleure conciliation famille-travail-études pourrait aussi jouer un rôle positif important dans le même sens.
Plus d’immigration sur la Côte-Nord est également un moyen de stimuler le développement économique, social et culturel de la région. « Cet enjeu est primordial. Il faut arrêter d’essayer de trouver le nombre idéal d’immigrants et plutôt s’assurer de vraies mesures d’intégration dans notre région », affirme Guillaume Tremblay.
Promesses contre-productives
Certaines promesses de la CAQ, comme l’abolition des commissions scolaires ou les maternelles quatre ans, risquent de déstabiliser le réseau de l’éducation sur la Côte-Nord. La privatisation de la société d’État n’est pas souhaitable non plus. « Ces propositions sont loin de faire l’unanimité. Ce n’est pas comme ça que le nouveau gouvernement va se démarquer de son prédécesseur », soutient le président du Conseil central.
Environnement
Le Conseil central souhaite par ailleurs que la CAQ prenne acte du problème grandissant du réchauffement climatique et de la nécessaire transition de notre économie. « Le gouvernement de la CAQ doit abandonner complètement l’idée d’exploiter le pétrole d’Anticosti. Il en va de l’intérêt de l’ensemble de la population », conclut Guillaume Tremblay.