À la suite d’une rencontre tenue cet après-midi avec le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) ressortent satisfaits de leurs échanges. La Fédération des transporteurs par autobus — rassemblant la majorité des employeurs dans le transport scolaire au Québec — était également présente à cette rencontre.
« Nous sommes heureux d’avoir rencontré le ministre Roberge pour lui parler de l’état de la situation dans le transport scolaire au Québec. Les mauvaises conditions de travail qui règnent depuis trop longtemps dans ce secteur causent actuellement de graves problèmes de recrutement, de rétention et de pénurie de conductrices et de conducteurs de véhicule scolaire. Les salaires sont inadéquats et, pour faire face à ces problèmes, nous avons discuté avec le ministre de la mise en place rapide des mesures d’apaisement et de la création d’un comité de travail qui se penchera sur une solution permanente de financement visant l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail dans leur secteur, mesure pour lesquelles le ministre a montré de l’ouverture », de préciser Jacques Létourneau, président de la CSN.
En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire touchaient 8,5 % de moins en moyenne que d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport et, depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.
« Depuis près d’un an, la Fédération des transporteurs par autobus (FTA) a reconnu la problématique de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre, validant le constat de début de crise dans leur domaine. Depuis ce temps, nous avons été témoins de plusieurs autres problèmes importants, dont le risque que plusieurs circuits ne puissent être couverts, ce qui nous démontre que le gouvernement doit impérativement agir afin de régler ce problème une fois pour toutes, d’ajouter Daniel Boyer, président de la FTQ. Nous attendons donc un retour rapide du ministre Roberge et le dépôt, dès que possible, d’une solution durable à ce problème, qui risque de tourner en crise majeure si le gouvernement n’en prend pas la juste mesure. »
Rappelons que les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure — pour un revenu annuel moyen de 19 288 dollars —, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum, sans autres avantages sociaux.
Rappelons également que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et conductrice de véhicule scolaire un comité de travail formé par la CSN, la FTQ, le gouvernement et les associations de transporteurs a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.
Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.