La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est estomaquée d’apprendre que le ministre du Travail, Sam Hamad, dissoudra le comité de vigie sur le placement de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction deux mois et demi avant la fin de son mandat. Réagissant à une nouvelle publiée dans le quotidien Le Devoir ce matin, le président de la CSN, Jacques Létourneau, estime que mettre fin prématurément aux travaux de ce comité pour économiser quelques dizaines de milliers de dollars est une aberration.
« Ce comité avait été mis sur pied en 2012 pour notamment s’assurer que le nouveau système de référence des travailleuses et des travailleurs de la construction, sous l’égide de la Commission de la construction du Québec, remplisse les objectifs poursuivis par la loi abolissant le placement syndical, a mentionné Jacques Létourneau. À quelques semaines de son échéance, le 9 décembre, il est ridicule de l’empêcher d’approfondir son analyse du nouveau processus pour faire des économies de bouts de chandelle. »
La CSN-Construction collabore activement au nouveau système qui est beaucoup plus transparent dans le processus d’embauche des travailleuses et des travailleurs. « Ces derniers doivent avoir accès aux emplois sur les chantiers en fonction de leurs compétences et non selon leur affiliation syndicale, comme c’était trop souvent le cas avant l’abolition du placement syndical en 2012 », a précisé le président de la CSN-Construction, Pierre Brassard.
Selon la CSN, le ministre Hamad renie le travail accompli à cet égard par sa collègue Lise Thériault, alors ministre du Travail, qui voulait s’assurer que le nouveau système de référence fonctionne adéquatement. « Il serait insensé qu’en raison de cette décision du ministre, le comité de vigie n’ait d’autre choix que de bâcler son rapport, a mentionné Jacques Létourneau. Nous demandons au ministre Hamad de respecter l’échéance de décembre afin de permettre au comité de bénéficier du temps voulu pour terminer ses travaux. »