La CSN est déçue d’apprendre que le siège qu’elle détenait au conseil des membres du Conseil du statut de la femme (CSF) n’a pas été renouvelé. Ce siège était occupé par Véronique De Sève, secrétaire générale du Conseil central du Montréal métropolitain et membre du comité national de condition féminine de la CSN. Elle l’occupait depuis l’automne 2009. « De toute évidence, même la présidente du CSF a appris cavalièrement les nouvelles nominations au sein du conseil des membres du CSF. La CSN est encore plus outrée du sens que l’on doit donner à ce geste dans le contexte bien connu du débat entourant le projet de Charte des valeurs du gouvernement », d’affirmer Jacques Létourneau, président de la CSN.
Pour la CSN, avec le dépôt de cette charte, le gouvernement vient d’engager le Québec dans un débat majeur. « Malheureusement, ses appels au débat semblent être factices puisqu’il est plus enclin à piper les dés qu’à favoriser une réelle expression des points de vue », de clamer Jacques Létourneau. Pour Denise Boucher, vice-présidente de la CSN : « Cela est encore plus troublant, car tout le monde sait que les femmes sont au cœur du débat. Notre représentante au conseil avait pourtant su que la présidente du CSF recommandait au gouvernement le renouvellement de son mandat. »
Les représentants et les représentantes de la CSN croient au rôle d’un organisme comme celui du CSF dans le débat entourant ladite Charte des valeurs. « L’histoire nous démontre à quel point il faut manœuvrer avec doigté sur des questions aussi sensibles. Ce sont des droits fondamentaux qui sont également compris dans d’autres chartes dont il est question et le droit au travail n’en est pas le moindre. D’ailleurs, pour la représentante de la CSN au conseil, il était légitime que le CSF veuille mener une étude d’impact compte tenu justement de son rôle conseil. Voilà pourquoi la représentante de la CSN appuyait l’idée d’une enquête dans les milieux de travail. Le gouvernement a complètement erré en agissant comme il l’a fait », d’affirmer Denise Boucher. Rappelons que la CSN représente des dizaines de milliers de travailleuses dans toutes les sphères d’activité du secteur public et des organismes gouvernementaux.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.