Entendue aujourd’hui en commission parlementaire sur la question du Régime de rentes du Québec (RRQ), Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN, a souligné qu’il serait inacceptable d’assister à une bonification du régime public québécois moins généreuse que celle dont les travailleuses et travailleurs du reste du Canada bénéficieront.
« Nous estimons que le scénario du Régime de pensions du Canada (RPC) est la piste à suivre pour améliorer la situation à la retraite des travailleuses et travailleurs à faible revenu et de ceux de la classe moyenne, souligne d’emblée la vice-présidente de la CSN. En effet, les bas salarié-es sont les plus susceptibles de recourir essentiellement au RRQ pour leur retraite et ne verront pas d’amélioration de leur situation financière si le scénario du Québec est retenu, plaide-t-elle. Ceux de la classe moyenne, pour leur part, obtiendraient des revenus inférieurs d’au moins 15 % à ceux des autres provinces avec le modèle proposé par Québec. Le déséquilibre serait injustifiable et ce modèle doit être abandonné. »
Francine Lévesque ajoute qu’il est primordial de faire en sorte que les années où les parents s’occupent d’enfants en bas âge soient reconnues par le RRQ. « Sans la reconnaissance de ces années aux fins du calcul de la rente, c’est encore une fois les femmes qui seront pénalisées à la retraite, alors que malgré toutes les lois existantes en matière d’équité salariale, elles gagnent encore des salaires inférieurs à ceux des hommes ».
En outre, la vice-présidente de la CSN souligne que les grands gagnants du scénario du Québec seraient les employeurs, qui n’auraient pas à verser de contribution sur les salaires se situant sous les 27 450 $. « D’une certaine façon, le gouvernement encourage les employeurs à maintenir de faibles salaires ou des emplois précaires pour pouvoir se soustraire à la contribution au régime. Il faut empêcher cette échappatoire. »
« Les Québécoises et les Québécois n’ont pas tous accès à un régime de retraite complémentaire dans leur milieu de travail. Ils doivent pouvoir aspirer, la retraite venue, à des rentes au moins aussi élevées que celles des travailleuses et travailleurs des autres provinces. Nous n’attendons donc rien de moins pour le RRQ que le scénario équivalant au RPC qui a fait l’objet à Vancouver d’un consensus entre la majorité des provinces », conclut-elle.