La CSN dénonce les attaques dirigées contre les responsables d’un service de garde en milieu familial (RSG). Hier, une directrice d’un bureau coordonnateur (BC) accusait des RSG de facturer des services soi-disant non rendus, tout en alléguant être victime d’intimidation. La semaine dernière, c’était le Conseil québécois des services de garde (CQSGEEE) qui affirmait, sans preuve, qu’environ 10 % des 15 000 RSG réclamaient illégalement des subventions, les accusant aussi de harcèlement envers les directions de BC.
« Ce sont des propos franchement choquants », lance Lucie Longchamps, représentante du secteur des RSG à la FSSS-CSN. « Ce qui nous dépasse et nous désole, c’est que ces accusations du CQSGEE ne reposent sur aucune étude sérieuse et documentée. S’il est vrai qu’il y a eu de fausses déclarations sur les fiches d’assiduité, que le conseil le prouve et que le ministère agisse. Mais où sont les rapports faisant état de pratiques illégales? Où sont les plaintes déposées en matière d’intimidation et de représailles soi-disant exercées par des RSG contre des directions de BC? »
Et les insinuations continuent. Dans une entrevue accordée à Radio-Canada hier, une coordonnatrice d’un BC, sous le couvert de l’anonymat, accusait les RSG de recevoir des subventions auxquelles elles n’auraient pas droit. Elle y dénonçait ainsi les journées d’absence des enfants lors des vacances de Noël, d’été et de la semaine de relâche. Or, soutient la CSN, les parents sont tout à fait légitimés de garder leurs enfants pendant les vacances, tout comme ils sont fortement invités à ne pas les envoyer au service de garde lorsqu’ils sont malades, afin de prévenir la contagion.
« Il est de plus tout à fait normal que, lors de l’absence d’un enfant, la RSG reçoive la subvention lui permettant le maintien de son service, déclare Dany Lacasse, vice-président responsable des secteurs privés à la FSSS-CSN. C’est d’ailleurs la même situation en centre de la petite enfance. Toutefois, aucune directrice de CPE, ni même le Conseil des services de garde ne s’aventureraient à dénoncer le maintien des subventions pendant des absences occasionnelles de certains enfants. »
Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, responsable du dossier des services de garde, déplore une fois de plus que les éducatrices et les RSG n’aient pas été invitées à participer aux travaux du Chantier sur la qualité et la pérennité des services de garde et sur l’optimisation de leur financement. « Ces travaux auraient dû être l’occasion pour tous les partenaires de travailler ensemble pour trouver des solutions d’avenir. Comment remédier à la difficulté d’offrir des places à temps partiel? Comment faire face au manque de place à contribution réduite? Comment assurer la qualité des services éducatifs aux enfants dans tous les milieux? Voilà des questions qu’auraient dû poser le Conseil, plutôt que de partir publiquement en croisade contre les responsables d’un service de garde en milieu familial. »
L’incertitude entourant la politique d’austérité du gouvernement ainsi que les multiples compressions budgétaires créent un climat malsain, renchérit-elle. « Mais cela ne peut excuser des bureaux coordonnateurs d’accuser sans fondements des RSG de fraudes et d’intimidation ni d’insinuer que lors de l’absence d’un enfant, la subvention qu’elle reçoit n’est pas justifiée. »
À propos des RSG et de la CSN
Quelque 2000 RSG regroupés dans 21 syndicats régionaux sont membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), laquelle représente plus de 130 000 membres provenant des secteurs privés et publics. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 membres issus de tous les secteurs d’activité tant privés que publics.