La Confédération des syndicats nationaux dénonce la série de propositions déposée au congrès du Parti conservateur du Canada (PCC) visant à mettre à mort le seul diffuseur public canadien. Présente actuellement à Calgary avec des membres de UCCO-SACC-CSN, la délégation de la CSN multiplie ses liens avec de nombreux groupes progressistes en vue de la tenue du Forum social des peuples à Ottawa en 2014, afin de contrer les politiques rétrogrades du gouvernement Harper et du PCC. « Jamais les communautés canadiennes n’avaient subi autant d’attaques ciblées de la part de son propre gouvernement. Depuis leur toute première élection, les conservateurs de Stephen Harper nous ont imposé des reculs sociaux inimaginables et il semble que pour eux, ce ne soit pas encore suffisant. Dans le cas des propositions visant Radio-Canada, le PCC veut nous faire reculer de plus de 80 ans, avant la création du seul diffuseur public que nous partageons collectivement. Or, si nous sommes à Calgary, c’est pour faire contrepoids à toutes ces mesures rétrogrades qui nous appauvrissent, tout en enrichissant une minorité de groupes puissants qui ne veillent pas aux intérêts de la majorité », de déclarer Jean Lortie, secrétaire général de la CSN et membre de la délégation présente à Calgary, du 31 octobre au 2 novembre. Pour sa part, « la Fédération nationale des communications-CSN (FNC) dénonce vertement la résolution déposée par le Parti conservateur qui soumettrait CBC/RC au principe de l’utilisateur/payeur. Les mandats confiés par la Loi sur la radiodiffusion au seul diffuseur public canadien sont totalement incompatibles avec ce principe et ne peuvent donc cohabiter avec une telle proposition. En ce sens, nous sommes grandement inquiets des modifications souhaitées qui sont incluses dans les résolutions du PCC relativement à la Loi sur la radiodiffusion et de la réduction projetée du rôle du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Il faut se souvenir que c’est grâce à cette loi que CBC/RC a vu le jour. De plus, c’est en vertu de cette dernière que le CRTC vérifie le respect des mandats confiés à la Société et lui accorde ses licences. Les énoncés qui abordent vaguement le rôle que le Parti conservateur désire imposer à notre seul radiodiffuseur demeurent imprécis ce qui, à la lecture des autres propositions, nous laisse craindre le pire », de souligner Pierre Roger, président de la Fédération nationale des communications-CSN « Une autre de ces propositions indique que le gouvernement fédéral désire préparer un plan d’action pour réorganiser et amalgamer les nombreux services similaires de CBC/RC partout au Canada. Dans ce cas-ci, tel que le précise la résolution, il apparaît clairement que « le but poursuivi soit l’élimination de tout financement public créant un avantage concurrentiel injuste avec des stations et des réseaux appartenant au secteur privé ou exploités par celui-ci. » Cette proposition relègue déjà CBC/RC au simple rang de diffuseur privé », de dénoncer Alex Levasseur, président du Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC-CSN). Pour lui, une chose semble évidente : « À la lecture de tous ces éléments, le portrait global apparaît limpide : il s’agit tout simplement de planifier la mise à mort de CBC/RC. Non seulement cette mise à mort serait totalement inacceptable pour toutes les communautés du Canada, et bien au-delà de nos frontières, mais elle nous ramènerait au 24 mai 1932, date de création par le gouvernement conservateur de Richard Bennett de la Commission canadienne de la radiodiffusion qui sera remplacée par la Société Radio-Canada en 1936. À cette époque, le gouvernement reconnaissait la nécessité de fonder un diffuseur public ayant l’obligation de desservir la population canadienne partout sur le territoire. Ces besoins existent toujours et pour nous, la mort de Radio-Canada est tout simplement inconcevable », de conclure monsieur Levasseur. Le Syndicat des agents correctionnels du Canada UCCO-SACC-CSN représente 7400 agentes et agents correctionnels travaillant dans les 52 pénitenciers fédéraux du Canada. Le Syndicat des communications de Radio-Canada représente 1600 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.