La CSN est outrée de l’annonce d’une taxe antidumping de près de 7 % sur le bois d’œuvre canadien qui vient s’ajouter au droit compensatoire de 20 % annoncé en avril. Elle incite donc le gouvernement fédéral à entreprendre une fois de plus les recours juridiques nécessaires pour prouver que les producteurs canadiens ne se prêtent pas à du dumping. Elle invite également tous les acteurs gravitant autour de l’industrie à parler d’une seule voix afin de soutenir le Canada dans la négociation ardue qui s’annonce avec son vis-à-vis américain depuis la fin de l’entente canado-américaine sur le bois d’œuvre en 2015.
« Déjà lors du conflit de 2001, aucune charge de droits antidumping n’aurait dû s’appliquer puisque les Américains avaient échoué à démontrer que les producteurs canadiens vendaient leur bois aux États-Unis sous le coût de production. Notre voisin du sud est obstiné et ses tendances protectionnistes très inquiétantes. Pourtant, il n’est même plus autosuffisant en matière de bois d’œuvre depuis plus d’un siècle, c’est à n’y rien comprendre », s’exclame le président de la Fédération de l’industrie manufacturière, (FIM-CSN), Mathieu Lafleur.
« Aujourd’hui, le Département du commerce américain persiste et signe : le Canada est coupable de dumping et sera soumis à une taxe frontalière totalisant 27 %. On peut déjà prévoir pour le Québec des fermetures d’usines et des pertes d’emplois par dizaine de milliers. Non seulement les producteurs et les travailleurs de la forêt seront affectés, mais toute leur famille et leur région vont être frappés de plein fouet par une décision aussi injuste et irrationnelle. »
« L’union des forces a permis aux représentants des trois paliers de gouvernement, de l’industrie et des travailleurs forestiers réunis à la Table de concertation pour le bois d’œuvre d’adopter un plan pour soutenir notre industrie forestière et nos 60 000 travailleurs », poursuit le président de la CSN, Jacques Létourneau. Pour lui, les participants à cette Table, où siège la CSN, doivent absolument continuer à se coordonner pour que le gouvernement fédéral intègre leurs revendications communes dans sa négociation imminente avec les États-Unis, notamment en ce qui concerne la spécificité du régime forestier du Québec. « Notre meilleure offensive dans cette situation difficile, c’est de se serrer les coudes et de faire front commun », conclut Jacques Létourneau.